Un musée en l’honneur de Camille Claudel

© T. Joly
Récemment ouvert à Nogent-sur-Seine, le musée Camille Claudel retrace l’œuvre et la carrière de cette sculptrice. Il donne aussi un aperçu de la sculpture française de la fin du XIXe siècle.

[ Pratique ]

Y aller
- Route
110 km de Paris à Nogent-sur-Seine par l’autoroute A5 puis par la D231, la N19 et la D919.
- Train
Train Intercités Paris Gare de l’Est – Nogent-sur-Seine. Le trajet demande 1 h.
Se loger
- Hôtels
Domaine des Graviers
Hôtel Saint Laurent
Le Beau Rivage
- Chambres d’hôtes
Au Richebourg
Restaurants
Le Beau Rivage
Auberge du Cygne de la Croix
Au Numero Vins
Musée Camille Claudel
10, rue Gustave-Flaubert
Du 1er avril au 31 octobre ouvert du mardi au dimanche de 9 h à 18 h, jusqu’à 19 h le week-end.
Du 1er novembre au 31 mars ouvert du mercredi au dimanche de 11 h à 18 h, jusqu’à 19 h le dimanche.
Entrée : 7 € / 4 €. Gratuit pour les moins de 26 ans et le premier dimanche de chaque mois pour tous.
Informations
- CDT Aube
Tel : 0325425000
www.aube-champagne.com
- Office de tourisme de Nogent-sur-Seine
Tel : 0325394207
tourisme-nogentais.fr
- Musée Camille Claudel
Tel : 0325247634
www.museecamilleclaudel.fr
Tombée dans l’oubli pendant des décennies, aujourd’hui considérée à juste titre comme l’une des plus grandes sculptrices de l’histoire, Camille Claudel a désormais un musée à son nom qui rend hommage à son œuvre. Ouvert en mars 2017, il se trouve à Nogent-sur-Seine où elle vécut de 12 à 15 ans, de 1876 à 1879. C’est là qu’elle commença à sculpter l’argile locale sous la direction d’Alfred Boucher sculpteur installé dans cette petite ville qui, plus tard, la présenta à Rodin.


© T. Joly
 Sculptures françaises de la fin du XIXe siècle
Etagé sur deux niveaux, le musée englobe les vestiges de la demeure où elle habita brièvement à l’adolescence. Il renferme 43 œuvres de Camille Claudel, la plus importante collection au monde, et la scénographie épurée met en valeur les sculptures et le talent de Camille Claudel. Pour commencer, il replace son œuvre dans le contexte artistique de l’époque. A cet effet, les salles du rez-de-chaussée sont consacrées aux sculpteurs liés à Nogent-sur-Seine, aux techniques employées en sculpture et aux thèmes qui étaient en vogue parmi les artistes dans la France de la fin du 19e siècle, à savoir les sujets mythologiques et historiques, le nu féminin, les représentations du travail et du mouvement ainsi que le style néo-florentin. Ces tendances sont illustrées par des œuvres des sculpteurs de Nogent-sur-Seine Alfred Boucher, Marius Ramus et Paul Dubois, mais aussi de Rodin, Henri Chappu, Léonce Vaysse et Auguste Clésinger.


© T. Joly
 Camille Claudel et Rodin
Il évoque par ailleurs l’évolution du marché de la sculpture, avec les ateliers de fonderie commençant à produire des reproductions d’œuvres originales de différentes tailles pour la bourgeoisie.
Vient ensuite une grande salle ayant pour sujet l’atelier de Rodin où elle perfectionna son art et sa technique avant de devenir la maîtresse du maître. L’occasion de comparer ses œuvres et son style avec ceux d’autres assistants de Rodin tels Jules Desbois, François Pompon et Antoine Bourdelle. Certaines de ses œuvres sont par ailleurs présentées à côté de sculptures de Rodin montrant que les premières traduisent son influence tandis que les plus tardives soulignent que chacun dans le couple inspirait et apprenait de l’autre.
Les salles restantes sont toutes entières dédiées à Camille Claudel. Présentant dessins, moulages et sculptures, elles se focalisent sur l’évolution de son art, son processus créatif et sa manière de travailler.



© T. Joly
 Gros plan sur des chefs d’œuvre
Cependant, il y a quelques informations sur sa vie personnelle et son tragique destin. Comprenant bustes, nus et scènes narratives, la collection couvre toute sa carrière depuis l’une de ses premières œuvres, « La Vieille Hélène », présentée au Salon des Artistes de 1882, jusqu’à la période de détérioration de sa santé mentale. Elle comprend quelques unes des œuvres les plus emblématiques de l’artiste comme « L’Abandon », « Les Causeuses », une scène miniature, le buste de son frère, l’écrivain Paul Claudel, et sa seule sculpture monumentale en marbre, « Persée et la Gorgone ». L’accent est particulièrement mis sur deux œuvres. « La Valse », avec des pièces soulignant ses expérimentations avec différents matériaux. « L’Age Mûr », une sculpture allégorique dans laquelle une jeune femme essaye d’atteindre un homme plus âgé embrassé par une femme mature, peut-être une référence à sa relation avec Rodin.

12 Septembre 2017
Thierry Joly