Château de Sales, une figure de Pomerol

© T.Joly
Plus grande propriété viticole de l’appellation Pomerol, le Château de Sales produit d’excellents vins et ambitionne d’en faire une référence de qualité. Classé monument historique, le domaine est l’un des plus beaux du Bordelais

[ Pratique ]

Y aller
- Route
550 km depuis Paris par l’autoroute A10 jusqu’à la sortie 30 puis la N10 et la D18 jusqu’à Libourne.
- Train
TGV de Paris Montparnasse à Libourne.
TGV de Paris Montparnasse à Bordeaux Saint-Jean puis TER de Bordeaux Saint-Jean à Libourne.
Le trajet dure 2 h 50.
Château de Sales
11 chemin de Sales, 33500 Libourne.
Ouvert pour les visites sur rendez-vous du mardi au samedi de 10 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 17 h. Fermé les jours fériés.
Prix : 19 € par personne.
Informations
Tel : 0671858569
www.chateau-de-sales.com
Aux portes de Libourne, le Château de Sales est un monument du vignoble bordelais à plus d’un titre. Par son patrimoine architectural, en raison de sa taille car c’est le plus grand domaine viticole de l’appellation Pomerol, et aussi parce qu’il appartient à la même famille depuis sa fondation en 1464 !!! Si les noms des propriétaires ont changé au fil des siècles c’est uniquement parce que la transmission c’est en quatre faite par les femmes.
Une longue histoire jalonnée de hauts faits et de figures emblématiques.



© Château de Sales
 La 25e génération aux commandes
Citons Gabrielle Desaygues qui durant la Révolution, fut d’abord emprisonnée et dépossédée de ses biens avant d’être libérée et de réussir à récupérer la quasi totalité du domaine et des vignes. Ou encore Henri de Lambert qui, de 1949 à 1985 fit passer le vignoble de 28 à près de 48 ha et fut président du Syndicat Viticole de Pomerol ainsi que du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux et de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à Appellations d’Origine Contrôlées.
Depuis 2017, le château est aux mains de la 25e génération. En l’occurence quatorze cousins germains regroupés au sein d’une société d’exploitation qui ont tous ensemble décidé de donner un nouvel élan au domaine et de l’élever encore plus haut dans la hiérarchie qualitative de l’appellation. A cet effet un directeur général a été recruté et de légères modifications ont été apportées à la manière d’élaborer les vins.



© Château de Sales
 Viticulture durable
La vinification n’est plus uniquement effectuée en cuves en béton thermo-régulées, mais aussi en cuves inox, et un pourcentage un peu plus important du vieillissement se fait en fûts neufs.
Couvrant 47,6 ha des 90 ha du domaine, le vignoble s’étend autour de la cave et reste conduit de manière traditionnelle avec la volonté de préserver l’environnement. Aucun produit chimique n’est donc utilisé pour le désherbage, la lutte contre les parasites se fait en partie par confusion sexuelle et les vendanges sont manuelles. Encépagées pour 73% en merlot, 15% en cabernet sauvignon et 12% en cabernet franc, les vignes donnent bon an mal an 120 000 bouteilles de Château de la Sales, le premier vin du domaine qui est élevé 12 mois en barriques.
Un cru équilibré, rond et charnu de couleur rubis au nez de fruits rouges ou noirs qui en bouche offre des tannins soyeux, un boisé fondu avec des arômes de fruits noirs et une pointe d’épice. Le domaine produit aussi 70 000 à 90 000 bouteilles d’un second vin, le Château Chantalouette, pour 1/3 élevé en barriques et 2/3 en cuves, qui est plus fruité et peut être bu plus jeune.



© T.Joly
 Un monument historique à visiter
Ces crus peuvent bien sûr être dégustés et achetés à la propriété dans une salle dotée d’un superbe plafond en bois en forme de coque de bateau renversée. L’un des nombreux attraits architecturaux du Château de Sales qui est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques. On y accède en traversant les vignes par un chemin bordé de majesteux platanes centenaires. Il mène à un étonnant porche d’entrée surmonté d’un ancien pigeonnier avec toit à l’impériale aujourd’hui transformé en appartement. Au delà, la cour intérieur fait face à une charmante chartreuse du début du 17e siècle dont le toit est décoré d’élements japonisant ajoutés au 19e siècle. Demeure de la famille, elle ne se visite pas. Mais, une fois la dégustation terminée, les touristes peuvent accéder à un jardin anglais aménagé au 18e siècle comprenant une pièce d’eau dans laquelle se reflète la façade arrière de la chartreuse. Au plaisir des papilles succède ainsi le plaisir des yeux.

01 Mars 2020
Thierry Joly