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Loches, ancienne résidence royale |
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Paisible et charmante ville du sud de la Touraine, Loches baigne dans l’histoire et possède un riche patrimoine architectural. Une destination attrayante à la fois pour les couples et les familles.
[ Pratique ]
Y aller
- Route
250 km depuis Paris par l’autoroute A10 jusqu’à Tours, puis par la D943 jusqu’à Loches.
- Train
TGV de Paris Montparnasse à Tours ou Intercités de Paris Austerlitz à Tours. Le trajet dure de 1 h à 2 h 15.
TER ou bus de Tours à Loches. Le trajet dure 1 h.
Hébergement
- Hôtels
Hôtel de France
Pierre et Vacances Le Moulin des Cordeliers
- Chambres d’hôtes
La Closerie Saint Jacques
Le Presbytère
Demeure Saint-Ours
Loch’House
Les Troglos de Beaulieu
Restaurants
Le P’tit restau
Le George Sand
La Gerbe d’Or
Informations
- Office de Tourisme de Loches
Tel : 0247918282
www.loches-valdeloire.com
Impossible de manquer la cité médiévale de Loches. Perchée sur un éperon rocheux dominant la vallée de l’Indre, là où des gués permettaient jadis de franchir la rivière, elle se repère de loin avec son puissant donjon rectangulaire, les flèches de son église et son château qui se découpent sur le ciel.
Souvent décrite comme la porte d’entrée Sud de la Touraine, cette charmante ville possède aussi de beaux bâtiments datant de la Renaissance. Malgré ce riche patrimoine et sa présence sur l’itinéraire des châteaux de la Loire, elle reste épargnée par le tourisme de masse et conserve une atmosphère paisible même en été. Une raison supplémentaire pour y passer une journée ou un week-end.
Ville haute fortifiée
Le mieux est de commencer votre visite par la ville haute qui en raison de sa position stratégique fût au Moyen-Age entourée d’un rempart d’une longueur de 2 km toujours visible et bien conservé. Le seul accès passe par l’impressionnante Porte Royale, construite du XIIIe au XVe siècles et flanquée de deux tours à mâchicoulis. Une fois à l’intérieur, si il y a peu de touristes, vous vous retrouverez plongé dans un univers calme et feutré où les quelques rues sont bordées de hauts murs derrière lesquels se cachent jardins et demeures cossues appartenant à la bourgeoisie locale.
Pour les apercevoir, une seule solution, monter au sommet du massif donjon rectangulaire qui dresse ses 37 m à l’extrémité Sud de l’éperon rocheux. De là on découvre aussi la ville basse et, au loin, l’abbaye de Beaulieu-les-Loches. Chef d’œuvre de l’architecture militaire médiévale, l’un des mieux conservés d’Europe, ce donjon fut construit au XIe siècle sur ordre de l’un des plus puissants nobles de France, le comte d’Anjou, Foulques Nerra.
Sinistres cachots
Objet d’âpres combats entre Français et Anglais au début de la guerre de Cent Ans, il fut ensuite transformé en prison d’état par le roi Louis XI. Une visite de ses cachots donne une idée des conditions de détention à l’époque et certaines cellules sont ornées de graffitis et dessins laissés par les prisonniers. Quelques uns ont été réalisés par le duc de Milan, Ludovic Forza, emprisonné pour s’être opposé aux projets de conquête des Rois de France dans le Nord de l’Italie. Connu pour avoir été le premier mécène de Léonard de Vinci à qui il commanda notamment La Cène, il mourut dans la ville en 1508 alors que l’artiste s’éteint en 1519 à Amboise, à moins de 40 km de là.
Du XIVe au XVIe siècles et notamment pendant la Guerre de Cent Ans, quelques Rois de France résidèrent à Loches pour des périodes plus ou moins longues. Ils habitaient alors à l’autre extrémité de la ville haute dans ce qu’on appelle aujourd’hui le Logis Royal.
Château construit en deux fois
C’est là que Jeanne d’Arc vint rencontrer le roi Charles VII pour le convaincre d’aller se faire couronner à Reims. La première partie de ce château fut construite dans un style médiéval au XIVe siècle, sur ordre de Charles V. D’où la grande tour ronde qui servait de tour de guet s’élevant à l’un de ses angles, les quatre tourelles et le chemin de ronde. Puis, fin XVe et début XVe siècles, sous les règnes de Charles VIII et Louis XII, fut ajoutée une extension de styles gothique et Renaissance ayant une fonction résidentielle.
L’intérieur est majoritairement composé de grandes salles de style médiéval à l’architecture sobre. Aujourd’hui, elles sont décorées de nombreuses tapisseries flamandes ainsi que de quelques meubles et armures. L’une d’entre elles abrite aussi un très beau retable, œuvre d’un membre de l’école du peintre Jehan Fouquet. Une exception à cette simplicité, le ravissant oratoire de style gothique flamboyant qui fut réalisé pour la reine Anne de Bretagne.
Collégiale Saint Ours © T.Joly
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Eglise originale
L’une des deux femmes illustres à avoir vécu au château avec Agnès Sorel, maîtresse du roi Charles VII, la première de l’histoire à avoir eu un statut officiel. Elle repose juste à côté, dans une tombe décorée d’un superbe gisant, dans la collégiale Saint Ours. Une église romane à l’architecture originale, sa nef étant coiffée de deux coupoles pyramidales appelées dubes.
Si vous êtes amateur d’art, ne quittez pas ce quartier sans jetez un œil à la maison – musée d’Emmanuel Lansyer, élève de Gustave Courbet, considéré comme l’un des meilleurs peintres paysagistes du XIXe siècle. Elle présente une sélection des ses œuvres, en particulier des vues de Bretagne ainsi que de Rome et de Venise où il voyagea à plusieurs reprises et d’où il ramena des œuvres d’artistes italiens majeurs.
Ce n’est pas le seul lien artistique entre Loches et ce pays.
Hôtel de vill et porte Picois © T.Joly
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Edifices Renaissance
Dans la ville basse, dans la Galerie Antonine, vous pourrez deux toiles du Caravage achetées par un noble de la région, le Cardinal Philippe de Béthune qui fut ambassadeur à Rome au XVIIe siècle. Cette partie de la ville compte aussi plusieurs édifices Renaissance digne d’intérêt construit sous le règne de François Ier. La Tour Saint-Antoine, jadis clocher et beffroi, l’hôtel de ville, la Maison du Centaure ainsi nommé pour la sculpture ornant sa façade et un ancien hôtel particulier appelé la Chancellerie qui abrite une petite exposition sur l’histoire de Loches. La plupart de ces édifices bordent ou sont proches de la rue du Château et la Grande où vous trouverez un large choix de bars et de restaurants. Enfin, il existe deux vestiges du rempart bâti au XVe siècle pour protéger la ville basse. La Porte Picois qui jouxte l’hôtel de ville et la Porte des Cordeliers qui fait face au pont enjambant l’Indre.
Beaulieu-les-Loches © T.Joly
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Village au cachet ancien
Après avoir traversé la rivière, promenez vous dans le joli jardin public s’étendant sur sa rive droite. Il offre la meilleure vue sur le château et la collégiale Saint Ours. Fait de tuffeau, pierre qui a servi à construire de nombreux demeures et châteaux du Val de Loire, l’éperon rocheux dominé par la Cité Royale recèle de nombreuses cavités dont l’ancienne carrière souterraine de Vignemont où 750 m de ses 4 km de galeries peuvent être visitées. A proximité, il existe encore quelques habitations troglodytes et même une trattoria troglodyte, la Mauvières, un peu excentrée par rapport au centre ville. Si vous souhaitez faire l’expérience de dormir dans un tel lieu, un a été transformé en chambre d’hôtes à Beaulieu-les-Loches. Seulement distante de 2 km et facilement accessible à pied, ce village mérite d’être visité car il conserve un achet ancien. S’étendant autour des vestiges d’une abbaye fondée au XIe siècle par Foulques Nerra qui y repose, il possède deux belles églises et de nombreuses maisons anciennes.
24 Août 2019
Thierry Joly
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