Le football gaélique prend racine en France
Paris Gaels - Liffré © T.Joly
Chaque année de nouvelles équipes de football gaélique voient le jour en France. À l’origine du développement de ce jeu, les expatriés irlandais dominent toujours les compétitions nationales avec le Paris Gaels GAA, mais la concurrence devient de plus en plus rude.

[ Informations ]

Clubs
- Brest, Gaelic Football Bro-Leon
brest.footballgaelique.com
brest@footballgaelique.com
- Liffré, Entente Gaélique de Haute-Bretagne
www.footballgaelique.usliffre.org
maphiguili@free.fr
- Lempdes Clermont Ferrand
clermontgaels@live.fr
chatain.nicolas@gmail.com
thierry.omalley@gmail.com
- Lyon, Lugdunum CLG
lugdunum-clg.com/index.php
lugdunumclg@gmail.com
- Nantes Football Gaélique
www.nantesgaa.org
bureau-nantesgaa@googlegroups.com
- Paris Gaels
www.parisgaa.org
parisgaelstraining@gmail.com
- Rennes Ar Gwazi Gouez
www.rennesgaa.com
rennesgaa@hotmail.com
- Saint Quay Perros, Gaelic Football Bro Dreger
gaelic.brodeger@laposte.net
- Vannes, Gwened Football Gaélique
vannesfootballgaelique.googlepages .com
gwenedgaa@gmail.com
Tournois
- Championnat de Bretagne
Vannes, samedi 07 février 2009
Nantes, samedi 28 février
Brest, samedi 14 mars 2009
Trégor, samedi 25 avril 2009
Liffré, samedi 16 mai 2009
- Championnat de France
Lempdes-Clermont, samedi 28 Mars 2009
Jersey, samedi 02 Mai 2009
Guernesey, samedi 30 Mai 2009
Paris, samedi 27 Juin 2009
- Euroleague
Munich, samedi 25 Juillet 2009
Copenhague, samedi 29 Août 2009
Rennes, samedi 03 Octobre 2009
Maastricht , samedi 31 Octobre 2009
Fédération Française de Football Gaélique
fffgaelique@gmail.com
www.fffgaelique.info
Originaire d’Irlande où il est le sport le plus populaire, le football gaélique est pratiqué en France depuis une quinzaine d’année. Bien qu’il augmente chaque année, le nombre de joueurs reste faible et hormis ces initiés peu de personnes connaissent les règles de ce sport qu’ils situent entre le football et le rugby. Sans doute parce que ce jeu physique et très rapide se pratique sur un terrain rectangulaire ayant à chaque extrémité des buts de football surmontés de poteaux de rugby.


Paris Gaels GAA © T.Joly
 Grâce aux expatriés irlandais
Cependant, il existe de nombreuses différences aussi bien avec le football qu’avec le rugby. Les plaquages comme au rugby sont interdits. Il n’y a ni hors jeux ni en avant. Un joueur qui coure avec la balle dans les mains doit la faire rebondir au sol toutes les quatre foulées ou se la redonner avec le pied, une technique appelée solo. Les passes se font au pied ou en boxant le ballon avec la main ou le poing. Le ballon est rond, mais est un peu plus petit et lourd que celui du football. L’envoyer dans le but rapporte trois points et entre les poteaux un point….
La diffusion du football gaélique en France a débuté grâce aux expatriés irlandais qui en 1994 ont fondé un club, le Paris Gaels GAA, avec comme siège non officiel un pub irlandais du 6e arrondissement, le Coolin, il rassemble aujourd’hui une centaine de joueurs, 65 hommes et 35 femmes ainsi que 250 membres sociaux. La majorité des joueurs sont encore des irlandais, autour de 65, mais il y a aussi des français, des écossais, des anglais, des australiens et des américains. C’est de loin le club le plus important de France, car il n’y a que 250 joueurs dans tout le pays, et ils peuvent aligner deux équipes dans la plupart des tournois.



Paris Gaels - Liffré © T.Joly
 Compétition européenne
« Mais le Paris Gael a également une vocation sociale. C’est un point de rencontre pour la communauté irlandaise et nous aidons les nouveaux arrivants à s’intégrer à la vie parisienne, à trouver un travail, un appartement, etc… », précise Darran Lovely, son président.
Le club participe chaque année à l’Euroleague, qui est une compétition divisée en deux phases réservée aux équipes d’Europe Continentale. Dans un premier temps, de mars à juin, elles s’affrontent dans cinq championnats régionaux. Nord-ouest de l’Europe (France et îles anglo-normandes), Benelux, péninsule Ibérique (Espagne et Portugal), Nord-est de l’Europe (Allemagne, Autriche et pays de l’Est), et Scandinavie. Durant cette phase, toutes les formations engagées accueillent un tournoi au cours duquel tous les participants se rencontrent. Puis des points sont alloués aux équipes en fonction de leur classement. A l’issu de cette phase les deux meilleures de chaque zone sont qualifiées pour un championnat Pan Européen qui se joue entre juillet et octobre sur quatre tournois normalement organisés dans quatre des cinq régions citées. Quant aux autres équipes éliminées, elles se retrouvent dans une seconde épreuve baptisée le Shield qui se déroule aux mêmes dates et dans les mêmes villes.



Paris Gaels - Bruxelles © T.Joly
 De plus en plus de clubs
Depuis 2006 la phase régionale Nord-ouest joue également le rôle de championnat de France et a, jusqu’à présent, toujours été remporté par le Paris Gaels. Le club a en outre aussi gagné le championnat Pan Européen en 2001, 2003 et 2005. En ce qui concerne les filles, comme il y a moins d’équipes, elles disputent sur toute l’année une compétition Pan Européenne constituée de sept tournois. Le Paris Gael l’a remportée en 2007.
Mais la suprématie du Paris Gael est de plus en plus contestée car le nombre d’équipes ne cesse d’augmenter. Des clubs ont récemment été créés à Vannes, Saint Quay, près de Lannion, Lempdes, près de Clermont-Ferrand et Lyon. Ils sont venus rejoindre les anciens, Paris Gael, Liffré, près de Rennes, Nantes, Brest et Rennes qui, comme Paris, a aussi une équipe féminine. D’autres équipes comme Brest organisent des matchs mixtes en attendant de pouvoir former une équipe féminine. De plus il existe des projets de club à Lorient, Guérande, Toulouse, Mont-de-Marsan, Nice, Aix-en-Provence, Poitiers et Lille. Par ailleurs l’INSA de Rennes a lancé un tournoi universitaire en 2007.



Paris Gaels GAA © T.Joly
 Manque de moyens
Est-ce le signe précurseur qu’un championnat de France pourrait bientôt voir le jour ?.. C’est peut-être un peu tôt pour le dire. « Nous aimerions et nous travaillons pour avoir de nouvelles compétitions en France, peut-être une coupe pour commencer. Mais notre sport manque de moyens. Comme il n’est pas très connu et pas encore reconnu par les instances sportives nationales la plupart des clubs n’ont pas de sponsor et ne reçoivent aucune aide des municipalités. Et quand il y en a il ne s’agit pas de subventions mais de facilités administratives ou d’accès aux équipements sportifs. Or la dispersion des équipes rend les déplacements coûteux », souligne Guillaume Kerrien, joueur de l’équipe de Nantes et secrétaire de la Fédération Française de Football Gaélique créée en 2006. Un problème particulièrement vif pour le Paris Gael qui joue pratiquement tous ses matchs loin de Paris, dans l’Ouest de la France ou à l’étranger. « Nos joueurs doivent participer aux frais de transport et d’hébergement mais pour essayer que la somme soit le plus faible possible nous négocions un sponsoring par une société et organisons chaque année diverses manifestations pour récolter de l’argent : participation au semi-marathon de Paris, quizz, etc… », explique Darran Lovely.


Rennes - Liffré © T.Joly
 Championnat de Bretagne
Une situation dont souffrent moins les clubs de l’Ouest de la France. Leur grand nombre fait qu’ils ont peu de kilomètres à faire pour disputer des matchs et un championnat de Bretagne a été créé en 2004. Une compétition depuis lors remportée à tour de rôle par Rennes et Liffré.
Dans cette région aux origines celtes le football gaélique se développe vite car il est considéré comme faisant partie de la culture celte. D’ailleurs ce sont souvent des locaux et non pas des expats irlandais qui sont à l’origine des clubs et constituent la quasi totalité des membres. Ce qui contribue à l’enracinement du sport dans la région. Preuve de l’engouement des bretons pour le football gaélique, une ligue bretonne de Football Gaélique a été créée à la mi-2008 et depuis l’an dernier il fait partie des sports pouvant être présentés au baccalauréat dans deux académies de la région. Des professeurs de cette matière ont en effet introduit son enseignement dans de nombreuses écoles. Ancienne joueuse de haut niveau en Irlande et fondatrice de l’équipe féminine de Rennes, Anne-Marie O’Rourke, une, fait également des séances d’initiations dans les classes de primaire et de secondaire.



Paris Gaels - Guernesey © T.Joly
 Beach Gaelic football
Responsables de la commission jeunesse à la FFFG, Philippe Cornilleau et Olivier Kowarski font de même. Autre action contribuant au développement du sport, l’été dernier une compétition de beach Gaelic football a été organisée sur la plage de Pornichet.
Pour autant il n’existe encore aucun véritable terrain de football gaélique, ni en Bretagne, ni dans d’autres régions ou à Paris. Les terrains utilisés sont plus petits que ceux d’Irlande qui 140 m de long sur 80 m de large. « Quant aux buts, selon que l’on joue sur un terrain de football ou de rugby, soit on ajoute un filet derrière la partie inférieure des poteaux de rugby, soit on se débrouille pour fixer des poteaux en prolongement des montants des buts de football », détaille Guillaume Kerrien. Conséquence, en France les équipes ne sont composées que de 11 joueurs contre 15 en Irlande et la durée des matchs est de deux fois quinze minutes au lieu de deux fois trente cinq minutes. Mais une chose est semblable dans les deux pays. Le soir, une fois le tournoi achevé tout le monde se retrouve pour boire et faire la fête ensemble.


31 Janvier 2009
 Thierry Joly