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Sayaka Nakagawa © T. Joly
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Jeune et prometteuse artiste japonaise, Sayaka Nakagawa vit, peint et expose en France depuis plus de dix ans. Ses œuvres traduisent une influence du fauvisme et plus récemment de l’art abstrait.
[ Informations ]
Prochaines expositions
- du 23 janvier au 7 février
Salon Art et Matière
Salle des Fêtes , 91720 Maisse
- du 30 mars au 20 avril
Musée Shionoe
Takamatsu-city
, Ile de Shikoku
Japon
Site internet de Sayaka Nakagawa
www.kbn.ne.jp/home/falcon/
À la vue des œuvres de Sayaka Nakagawa, le mot fauvisme vient immédiatement à l’esprit. Rien d’étonnant, cette jeune artiste japonaise reconnaît volontiers que c’est l’un des mouvements artistiques qu’elle préfère et qui l’a le plus influencée. « J’aime les peintures qui viennent du cœur, qui traduisent un coup de foudre, qui sont pleines de couleur et qui sont positives », explique-t-elle.
Originaire de Shikoku
« Et parmi mes peintres préférés figurent Mark Rothko, Hyeronymus Bosch, Robert Delaunay, Picasso, Soutine, Moreau, Vlaminck, Rouault ainsi que Munch qui est certes un peu négatif, mais ses œuvres ont beaucoup de force ».
Originaire de Kagawa, sur l’île de Shikoku, où elle est née en 1979, elle a très tôt baigné dans une atmosphère artistique. « Ma mère m’a emmenée dans des expositions alors que j’étais encore dans une poussette et j’ai commencé à dessiner étant toute petite » se rappelle-t-elle. Tout naturellement, elle s’est lancée dans des études artistiques et a appris la sculpture, le design et la peinture avant de se spécialiser dans cette dernière discipline, celle qu’elle préférait.
Puis, en 1997, alors qu’elle pouvait intégrer la plus grande école de Beaux Arts du Japon, elle a choisi de venir en France. « Sur le conseil de mes parents qui jugeaient l’enseignement au Japon encore trop classique. Au début j’étais réticente, mais un voyage de découverte m’a convaincue ». Une décision qu’elle ne regrette pas.
Grand Prix de l’Académie de Port Royal
« Au Japon il y a encore de nombreux galeristes et acheteurs qui regardent d’abord le curriculum vitae de l’artiste et seulement ensuite ses œuvres. Ici il y a plus de gens qui connaissent l’art et qui ont un bon œil. Par ailleurs, en France il y a plus d’opportunité de contacts avec des artistes du monde entier et les grandes expositions artistiques sont plus fréquentes ».
Arrivée en France en 1997, Sayaka Nakagawa s’est tout d’abord installée à Toulouse, le temps d’apprendre la langue. Puis, en 1999, elle est venue à Paris où, après avoir visité dix écoles de peinture, elle a choisi de suivre les cours de l’Académie de Port Royal dont elle a obtenu le Grand Prix en 2003. Depuis elle travaille seule et expose régulièrement. « La plupart du temps en France, mais j’essaye aussi de montrer mes oeuvres au Japon tous les deux ans dans trois ou quatre galeries », précise-t-elle. À ses débuts, le style de ses toiles était très influencé par le fauvisme.
Des sources d’inspiration variées
Désormais, il évolue un peu vers l’art abstrait. Elle réalise également de plus en plus de paysages alors que les portraits constituaient auparavant l’essentiel de sa production. Cirques, paysages agricoles, sous bois, natures mortes, monuments,… les sujets qui l’inspirent sont très variés. « Tout m’intéresse et quand je voyage j’ai toujours plus d’inspiration. C’est la même chose quand je me promène dans le bois de Vincennes où je vais souvent car j’aime bien la nature ».
Durant ces voyages et ces promenades, elle a toujours un carnet pour faire des croquis des scènes qui l’inspirent. Cependant elle n’installe que rarement son chevalet à l’extérieur. Toutes ses œuvres naissent chez elle, dans son atelier - appartement du 11e arrondissement qui domine les toits de Paris. Qu’elle réalise des aquarelles ou des peintures à l’huile, elle travaille toujours de la même manière : sans musique, sur une seule œuvre à la fois et toutes les autres toiles sont retournées vers le mur.
Exposer à New York
« Pour être très concentrée ». Plus de dix ans après son arrivée, Sayaka Nakagawa se sent parfaitement bien en France. « Je pense que c’est mieux pour ma carrière et j’aime vivre ici car il y a beaucoup d’artistes, beaucoup d’expositions et l’on peut rencontrer des gens spécialisés dans des domaines variés comme la gastronomie et le vin ». Mais de temps à autre elle pense à s’installer à la campagne. « Comme j’ai dit, j’aime la nature, et à Paris j’ai le sentiment d’un manque de soleil, surtout en hiver. Par ailleurs la foule et le stress des gens me pèsent parfois ». Elle n’exclut pas non plus d’aller dans un autre pays et l’un de ses rêves est d’exposer à New York. Mais quel que soit le lieu où elle vivra, elle continuera à peindre, c’est sûr. « La peinture c’est toute ma vie ».
01 Décembre 2009
Thierry Joly
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