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Musée de la Franc-maçonnerie © T. Joly
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La Franc-maçonnerie française souhaite être mieux connue du public. Récemment rénové, son musée rappelle son histoire et donne un aperçu de son fonctionnement et de ses rites à travers une collection de plus de trois cents objets.
[ Pratique ]
Musée de la Franc-maçonnerie
Grand Orient de France
16 rue Cadet, 75009 Paris
Dates et heures d’ouverture
Ouvert du mardi au vendredi et le dimanche de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h, le samedi de 10 h à 13 h et de 14 h à 19 h.
Fermé les jours fériés.
Tarifs
Visite du Musée : 6 € / 4 €.
Visite guidée du musée et d’un temple chaque samedi à 14 h 30 et 15 h 30. Prix : 7 € (+ entrée au musée).
Informations
Tel : 0145237409
www.museefm.org
Principale et plus ancienne obédience de la Franc-maçonnerie française, le Grand Orient de France possède un riche musée installé dans les murs de son siège parisien. Une institution qui a une longue histoire. Fondé en 1889, il a en effet été fermé au début de la Seconde Guerre Mondiale pour ensuite ne rouvrir ses portes qu’en 1973. Puis en l’an 2000, il s’est vu attribué le label « Musée de France » car il a cessé d’être le Musée du Grand Orient de France pour devenir celui de la franc-maçonnerie.
Volonté d’ouverture et de transparence
De ce fait, toutes les obédiences ou presque sont depuis lors représentées dans son comité scientifique et dans l’Association des Amis du Musée. Mais, au fil des ans, ses locaux et son agencement étaient devenus désuets, vieillots, et nécessitaient un coup de jeune. C’est désormais chose faite après près de deux ans de profonds travaux de rénovation. Par ailleurs, les collections ont été enrichies par de nouvelles acquisitions et des prêts de particuliers.
Désormais doté d’une scénographie moderne, ce musée se veut le symbole de la volonté actuelle d’ouverture et de transparence de la franc-maçonnerie ainsi que la preuve qu’elle n’a rien à cacher, ce dont elle est souvent soupçonnée.
Il se compose d’une unique salle de 800 m2 avec un plafond représentant un ciel étoilé et des murs ayant en partie l’aspect des parois d’une grotte. Un décor symbolique qui signifie que l’homme est au centre de l’univers. Il renferme plus de 300 objets personnels de francs-maçons ou utilisés dans la vie des loges ainsi que des documents historiques.
Tablier de Voltaire © T.Joly
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Tablier de Voltaire
Le visiteur découvre ainsi des sceaux, des bijoux, des médailles, des peintures, des gravures, des estampes, des emblèmes, des bannières, des manuscrits, des tabliers de différents grades et bien sûr les deux instruments symboles des francs-maçons, l’équerre et le compas. Quelques-unes des pièces exposées sont par ailleurs exceptionnelles ou rarissimes : une édition originale des Constitutions d’Anderson de 1723, l’épée de Vénérable de Lafayette, les tabliers ayant appartenu à Voltaire et Jérôme Bonaparte, éphémère roi de Westphalie, la plus belle collection de faïences maçonniques du 18e siècle décorée avec les emblèmes et symboles des différents grades de l’ordre.
Cette collection est présentée dans une quinzaine de vitrines horizontales et verticales qui, pour la plupart, retracent l’histoire de la franc-maçonnerie en soulignant son rôle et son influence dans la vie politique, économique et sociale de la société française durant les trois derniers siècles.
Trois siècles d’histoire
Pour commencer ce sont ses origines, la diffusion de ses idées au Siècle des Lumières et son âge d’or sous l’Empire qui sont mis en avant. Puis une large place est accordée aux difficultés rencontrées par la Franc-maçonnerie au 19e siècle. Proche des milieux républicains, elle dû faire face à la méfiance des derniers Rois de France et de Napoléon III. De plus l’évolution rapide de la société à cette époque nécessita des adaptations de la part des Francs-maçons. Enfin, ce parcours s’achève par l’évocation de sa contribution aux grandes avancées sociales du 20e siècle et des persécutions et des spoliations qu’elle a subie pendant la Seconde Guerre Mondiale car le gouvernement de Vichy a interdit la Franc-maçonnerie avant même de promulguer des lois anti-juives.
En parallèle, un grand panneau illustré de portraits dévoile de manière chronologique ses principaux grand-maîtres et ses membres les plus illustres.
Visite d’un temple
L’on apprend ainsi que Jules Ferry, l’homme politique qui créa l’école libre, laïque et obligatoire, était franc-maçon, comme Léon Bourgois, prix Nobel de la Paix en 1920, qui fut à l’origine de la Société des Nations, l’ancêtre des Nations-Unies. Claire et concis, ce rappel historique est très intéressant et apporte de nombreuses informations peu connues.
Quelques vitrines sont par ailleurs consacrées au fonctionnement des loges maçonniques. Mais ce second thème est beaucoup moins développé que le précédent. Initiation des Francs-maçons, devoirs, grades, symboles et rites sont décrits de manière rapide, superficielle et cette présentation ne répond pas à toutes les questions que se posent les visiteurs. Peut-être ce sujet sera-t-il plus approfondi lors de futurs expositions temporaires. Une salle de 400 m2 a été prévue à cet effet. En attendant, pour en savoir plus sur la vie des loges et des Francs-maçons, il faut participer à l’une des quelques visites guidées de l’un des vingt temples que compte le siège.
23 Janvier 2013
Thierry Joly
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