Villarceaux, le trésor caché du Vexin
Près de Chaussy, dans le département du Val d’Oise, le domaine de Villarceaux recèle plusieurs châteaux dont les styles architecturaux reflètent la longue histoire. Ils sont nichés dans un beau parc comprenant jardin à la française et pièces d’eau.

[ Pratique ]

Y aller
- Route
65 km de Paris par l’autoroute A15 jusqu’à Cergy-Pontoise, la D14 jusqu’à Magny-en-Vexin, puis la D86 et la D171 jusqu’à Villarceaux.
- Transport en commun
Du 19 mai au 29 septembre, chaque dimanche il y a un Baladobus quittant Cergy-Pontoire (accessible par le RER A depuis Paris) pour Villarceaux à 9 h 45 et revenant à 17 h 22. Le trajet dure environ 1 h 30 mn.
Dates et heures d’ouverture
- Du premier week-end d’avril à l’avant dernier week-end d’octobre, tous les jours sauf le lundi de 14 h à 18 h.
Entrée
Gratuit. Visite guidée uniquement.
Bon à savoir
Le domaine n’est pas accessible aux personnes ayant des problèmes de mobilité.
Informations
www.amisdevillarceaux.fr
villarceaux.iledefrance.fr
Proche de Giverny, mais, pour quelques kilomètres, situé dans la région Ile-de-France, le domaine de Villarceaux est à la fois un superbe site historique et une oasis de tranquillité abritant une faune et une flore très riches. Couvrant 70 ha, il recèle en effet des arbres centenaires et est habité par quantité d’espèces animales telles que chevreuil, renard, écureuil, lapin, cygne, héron, cormoran, épervier, chouette, etc…


Villarceaux © T.Joly
 Vestiges médiévaux
Cerise sur le gâteau, l’entrée et la visite guidée sont gratuites, oui vous avez bien lu, gratuites. Malgré cela, il n’y a jamais foule car il se trouve à l’écart de tout itinéraire touristique et est difficilement accessible par les transports en commun. Certains jours, il y a si peu de monde que vous avez même l’impression que les bois, les jardins et les pièces d’eau du parc sont tout à vous. Un plaisir rare à seulement 65 km de Paris.
L’origine de Villarceaux remonte au 11e - 12e siècle quand le Roi de France décida de bâtir des châteaux et des maisons fortes le long de la frontière avec la Normandie alors aux mains des Anglais. Niché dans un vallon, il fut âprement disputé pendant la Guerre de Cent Ans et seuls quelques vestiges rappellent cette première construction. Le plus spectaculaire est la Tour Saint Nicolas, une tour d’angle du 13e siècle dont le sous-sol recèle une source qui garantissait un approvisionnement en eau aux défenseurs en cas de siège.


Villarceaux © T.Joly
 Manoir Renaissance
À côté se trouvent un petit tronçon des remparts médiévaux ainsi qu’un jardin de plantes médicinales et tinctoriales à l’image de ceux qui étaient cultivés dans les monastères au Moyen Age.
Mais, au 15e siècle la Normandie revint dans le giron du Royaume de France et Villarceaux perdit toute valeur militaire. Le siècle suivant, il fut donc convertit en un vaste domaine agricole où étaient entre autres élevés les chiens de chasse de la meute royale. De vastes communs furent alors édifiés et l’ancienne boulangerie du 16e siècle du domaine est toujours visible. Quant au château, il fut transformé en demeure de style Renaissance plus agréable à vivre aujourd’hui appelé le Manoir de Ninon. Uniquement ouverte au public quelques jours par an, en particulier pour les Journées du Patrimoine, elle abrite de belles boiseries et peintures murales du 17e siècle ainsi qu’un plafond à grotesque du 16e siècle.


Villarceaux © T.Joly
 Superbes jardins
Le bâtiment fait face à de superbes jardins à la française, un rare parterre flottant et plusieurs pièces d’eau. L’une d’entre elles, de forme circulaire, est surnommée le Miroir de Ninon car s’y reflète le second château du domaine, le Château du Haut, qui se dresse sur une colline dominant le vallon. Construit au 18e siècle dans le style Louis XV par un architecte renommé, Jean-Baptiste Courtonne, il n’était occupé que pendant l’été, de juin à octobre. Il est relié à la partie basse du domaine par une large allée faite d’une succession de talus convexes gazonnés jalonnés de statues du 17e siècle ramenées d’Italie. Cette perspective ornementale est appelée vertugadin, comme les sous-vêtements renforcés d’arceaux de divers diamètres destinés à gonfler les jupes des femmes de cette époque. Presque invisible depuis le château, elle fait paraître les jardins et l’étang du vallon plus proches qu’ils ne le sont réellement.
Mais, jadis, les invités arrivaient au Château du Haut en carrosse de l’autre côté, par la cour d’honneur dont la grille est flanquée d’une chapelle et d’un corps de garde.


Villarceaux © T.Joly
 Château du 18e siècle
Des communs et une orangerie comprenant deux serres où étaient cultivés des fruits exotiques se trouvent également sur la colline. De ce côté également, il y a de belles vues sur la campagne environnante car l’architecte n’a pas érigé de mur autour de cette partie de la propriété. A la place, il a construit un saut de loups, ou haha, une enceinte composée d’un fossé avec un côté vertical et l’autre en pente qui ne bloque pas la vue.
Dans le château, seul le rez-de-chaussée est ouvert au public, mais toutes les pièces disposent de meubles d’origine du 18e siècle, des tapisseries de Bruxelles, des soieries, des dessus de portes de Natoire et Boucher ainsi qu'un rare portrait dénudé de Mme de Maintenon, future épouse de Louis XIV, par le marquis de Villarceaux.
Le domaine accueille par ailleurs divers événements culturels tels que concerts, pièces de théâtres, festivals, des salons de livres anciens ou de produits régionaux,… Et la plupart sont elles aussi gratuites.

03 Août 2013
 Thierry Joly