Joaillier au talent exceptionnel et grand maître verrier, René Lalique fut l’un des grands créateurs de l’Art Nouveau et de l’Art Déco. En Alsace, un musée met en valeur les multiples facettes de son œuvre ainsi que le cristal Lalique.
[ Pratique ]
Y aller
- Route
440 km depuis Paris par l’autoroute A4 jusqu’à la sortie 43 puis les D1061, D15, D13 et D9 jusqu’à Wingen-sur-Moder.
60 km depuis Strasbourg par les autoroutes, A35, A4 puis les D100, D17, D6 et D919 jusqu’à Wingen-sur-Moder.
- Train
TGV de Paris Est à Strasbourg ou Sarrebruck puis TER jusqu’à Wingen-sur-Moder. Le trajet dure de 3 h 15 à 3 h 45 mn.
Se loger
Tous les hébergements sont à La Petite Pierre, à 10 km
Hôtel Au Lion d’Or
Hôtel Aux Trois Roses
Hôtel Les Vosges
Restaurant
Crista’Lion, à côté du musée
Auberge d’Imsthal, à La Petite Pierre
Au Lion d’Or, à La Petite Pierre
Les Vosges, à La Petite Pierre
A l’Aigle, à Wimmenau
Dates et heures d'ouverture
Ouvert tous les jours de 10 h à 19 h du 1er avril au 30 septembre, du mardi au dimanche de 10 h à 18 h du 1er octobre au 31 mars.
Fermé en janvier.
Entrée
6 € / 3 €.
Informations
- Office de Tourisme du Pays de La Petite Pierre
Tel : 0388704230
www.ot-paysdelapetitepierre.com
- Musée Lalique
Tel : 0388890814
www.musee-lalique.com
Aucun lieu n’était mieux à même d’accueillir un musée dédié à René Lalique et ses successeurs que Wingen-sur-Moder. C’est en effet dans ce village du nord de l’Alsace qu’il choisit d’ouvrir sa propre verrerie en 1921 conscient qu’il pourrait trouver dans cette région à la longue tradition verrière les ouvriers qualifiés dont il avait besoin. Une entreprise que son fils, Marc, a fait entrer dans l’ère du cristal après la Seconde Guerre Mondiale.
Monumental lustre en cristal
Le musée a été aménagé dans une ancienne verrerie en activité aux 18e et 19e siècles à laquelle a été ajouté un bâtiment moderne entouré de jardins inspirés par la philosophie zen et les motifs de certaines créations de Lalique.
Occupant 900 m2, la collection permanente comprend 650 objets. Ces pièces ont été acquises par le musée ou sont prêtées pour une longue durée par des collectionneurs privés, la société Lalique et des musées parisiens comme le Musée des Arts et Métiers et le Musée des Arts Décoratifs auquel appartient le monumental lustre en cristal qui orne le hall d’entrée. Réalisé par Marc Lalique en 1951, il est composé de 337 pièces, haut de 3 mètres et pèse 1,7 tonne !!! Grâce à une scénographie moderne, toutes les œuvres sont parfaitement mises en valeur et leur beauté et leur finesse rendent la visite attrayante aussi bien pour les petits que pour les grands.
Cependant, il y a aussi des explications détaillées donnant des informations techniques et permettant aux visiteurs de retracer la vie et la carrière de René Lalique.
Bijoux modernes
Organisée de manière chronologique, l’exposition débute par la présentation de peignes, broches, épingles, diadèmes, pendentifs et autres bijoux qu’il créa à partir de la fin du 19e siècle car il fut d’abord un joaillier de talent. Emile Gallé, grande figure de l’Art Nouveau, le considérait même comme l’inventeur du bijou moderne car il fut le premier à associer à l’or et aux pierres précieuses des matières jusque-là peu utilisées comme la corne, l’ivoire, les pierres semi-précieuses, l’émail et le verre.
Quelques dessins préparatoires sont également exposés et des panneaux évoquent ses plus célèbres clients et mécènes telles l’actrice Sarah Bernhardt ou le magnat du pétrole et collectionneur Calouste Sarkis Gulbenkian.
Cette première section s’achève par un espace dédié à l’Exposition Universelle de Paris de 1900 où ses bijoux remportèrent un immense succès et le consacrèrent comme l’un des plus grands joailliers du monde.
Flacons de parfums
Pourtant, dès lors il se tourna progressivement vers le verre tout en gardant les mêmes sources d’inspiration majeures : le corps féminin, la faune et la flore. Pour commencer, il produisit des flacons pour les plus grands parfumeurs de son temps, activité qui est illustrée par de plus de 230 modèles issus de la collection privée de Silvio Denz, actuel président et propriétaire de la société Lalique.
Puis, le visiteur découvre l’extraordinaire variété d’objets en verre qu’il a créé une fois installé à Wingen-sur-Moder. Arts de la table, luminaires, vases et statuettes ainsi que centres de tables, lustres et bouchons de radiateurs d’automobiles de luxe témoignent de son savoir-faire et de son esprit créatif. Des vidéos et des photographies rappellent aussi l’Exposition des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925, où les oeuvres qu’il présenta établirent son statut de maître verrier, ainsi que des aspects moins connus de l’œuvre créatrice de Lalique.
Art sacré
Artiste éclectique, il réalisa en effet des œuvres monumentales comme des fontaines, des salles à manger, des portes et des décorations pour des palais, le train Orient Express et le paquebot Normandie. Il devint même célèbre dans le domaine de l’art sacré avec la création de vitraux et de crucifix en verre, l’un de ces derniers étant exposé.
La dernière partie du musée est consacrée à la production contemporaine de la société Lalique. Quelques-unes de ses œuvres emblématiques sont présentées accompagnées d’explications sur les techniques employées telles que l’injection, l’émaillage et le satinage. Il y a même une tablette tactile détaillant les diverses étapes de réalisation du célèbre vase Bacchantes créé en 1927 mais toujours produit. Enfin, comme il n’est pas possible de visiter l’usine, un mur d’écrans vidéos montre les verriers au travail.
29 Novembre 2013
Thierry Joly
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