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Nécropole ND de Lorette © T.Joly
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Quatre chemins de mémoire vous aident à découvrir les hauts lieux de la Première Guerre Mondiale dans le Nord de la France. Un voyage dans les horreurs de cette guerre sur les pas de soldats de plus de quarante pays.
[ Pratique ]
Y aller
- Route
180 km de Paris à Arras par l’autoroute A1 jusqu’à la sortie 15, puis par les D939 et D260.
225 km de Paris à Lille par l’autoroute A1.
- Train
TGV de Paris Gare du Nord à Arras et Lille. Le trajet prend 50 mn pour Arras et 1 heure pour Lille.
Hébergement
- Arras
Hôtel de l’Univers
Mercure Atria
Ibis
- Montreuil / Mer
Coq Hôtel
Hôtel Hermitage
- Lens
Lensotel
Campanile
- Lille
Hermitage Gantois
Hôtel Bellevue
Ibis Centre Gares
Novotel Centre Grand Place
- Valenciennes
Auberge du Bon Fermier
Restaurants
- Armentières
A Ch’Carrefour Gourmand
- Arras
Le Clusius
La Part des Anges
Le Petit Rat Porteur
- Avion (près de Lens)
A l’Fosse 7
- Lens
Le Bouchot
Le Pain de la Bouche
- Lille
L’Atelier Gourmand
Le Cant’in
Jour de pêche
- Montreuil / Mer
Hôtel Hermitage
Le Cocquempot
- Valenciennes
Auberge du Bon Fermier
Se déplacer
Il est nécessaire d’avoir une voiture pour accéder aux cimetières et autres sites.
Informations
- CRT Nord – Pas de Calais
Tel : 0320145757
www.tourisme-nordpasdecalais.fr
www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr
Pendant quatre ans, la Première Guerre Mondiale a fait rage, laissant dans son sillage un nombre de morts et de destructions jamais vu auparavant, et les départements du Nord et du Pas-de-Calais ont toujours été l’un des principaux théâtres d’opération. C’est pourquoi cette région n’abrite pas moins de 600 cimetières militaires, dont 500 du Commonwealth, ainsi que des centaines de vestiges et de monuments rappelant grandes offensives, actions héroïques, destructions et actes de résistance. Cette concentration sans doute unique au monde met en lumière l’intensité et la férocité des combats ainsi que l’aspect international de cette guerre.
Soldats du monde entier
Des hommes de plus de quarante pays ont en effet combattu sur le sol du nord de la France et certains de ces pays n’existaient pas à l’époque de la guerre. Nombre d’entre eux étaient encore des colonies de la France et de l’Empire Britannique. Ceci parce qu’à compter de 1915, l’armée française a progressivement laissé cette section du front à la charge des troupes du Commonwealth pour se concentrer les unités françaises en Champagne et à Verdun.
Les champs de bataille du Nord et du Pas-de-Calais accueillent donc chaque année des visiteurs du monde entier venant découvrir les lieux où leurs compatriotes ont combattu, se recueillir sur leurs tombes ou simplement pour en apprendre plus sur la Grande Guerre.
Très utile pour les touristes, un site internet répertorie les sites les plus emblématiques, les plus évocateurs et propose quatre chemins de mémoire abordant chacun un thème spécifique. Le front. La guerre de mouvement et la première occupation allemande. Le littoral, base arrière des alliés. La reconstruction dans les territoires dévastés.
Anneau de Mémoire © Philippe Prost
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Anneau de Mémoire
Le plus impressionnant et le plus émouvant est sans conteste Le Front. Suivant la ligne de front qui ne bougea guère de la fin 1914 au début 1918, il passe en effet par la plupart des cimetières militaires et l’incroyable taille de certains est un poignant témoignage des horreurs de cette guerre. La nécropole française de Notre-Dame de Lorette comprend ainsi 20 000 tombes individuelles et huit ossuaires contiennent les restes de 22 000 soldats demeurés inconnus de France et de colonies comme le Maroc et le Sénégal. Ils sont tous mort en mai 1915 quand les troupes françaises ont tenté de reprendre le contrôle du bassin minier du Pas-de-Calais mais cela se termina sans aucun gain territorial excepté la crête où est située la nécropole. À côté, un Anneau de Mémoire récemment inauguré porte le nom des 580 000 soldats de toutes nationalités, de toutes religions et de tous grades qui furent tués en Artois et dans les Flandres Françaises entre 1914 et 1918.
Dans la plaine en contrebas se trouvent deux monuments dédiés à des combattants polonais et tchécoslovaques dont certains reposent dans un petit cimetière adjacent.
Site historique canadien
Il s’agissait d’immigrés vivant en région parisienne qui se sont engagés dès le début de la guerre et ils sont morts lors de cette offensive de mai 1915.
À faible distance s’élève le cimetière britannique de Cabaret Rouge créé en 1917 pour réunir les tombes de 103 lieux d’inhumations dispersés le long de la ligne de front. Le Soldat Inconnu Canadien reposant sous le National War Memorial d’Ottawa provient de ce lieu. Quelques kilomètres plus loin, à Neuville-Saint-Vaast, le cimetière militaire allemand de Maison Blanche est le plus vaste de France. 44 800 soldats y reposent, le plus souvent à quatre sous chaque croix métallique car il fut créé par les Français qui ne voulaient pas accorder trop de terrain à leurs défunts ennemis. Au sommet de la crête bordant l’est de cette plaine se dresse le site historique de Vimy. C’est là, le 10 avril 1917, que les troupes canadiennes combattirent pour la première fois ensemble au sein d’un même corps d’armée et cet événement est considéré comme l’un des moments fondateurs du Canada moderne. Faisant face au bassin minier où se trouvaient les lignes allemandes, le grandiose mémorial est entouré d’un parc ou reposent 11 285 soldats canadiens.
Mémorial Indien
Une vingtaine de km plus au Nord, à Richebourg, vous trouverez le Mémorial Indien de Neuve-Chapelle, le seul lieu de mémoire à honorer l’Armée des Indes et son style est inspiré par l’architecture traditionnelle de ce pays. Il abrite les dépouilles de 4 000 soldats tombés en mars 1915. A quelques centaines de mètres, un cimetière abrite les tombes de plus de 1 800 soldats portugais dont l’unité placée sous commandement britannique fut balayée par une offensive allemande en avril 1918. Un peu plus au nord, non loin de Lille, dans le secteur où Adolf Hitler servit comme caporal dans un régiment bavarois, le cimetière de Fromelles n’a été inauguré que le 19 juillet 2010. La Commonwealth War Graves Commission a décidé sa création pour regrouper les corps de soldats australiens récemment découverts. Il jouxte un Parc Mémorial Australien élevé en mémoire de plus de 5 000 soldats morts le 19 juillet 1916 lors de leur première opération sur le sol français.
Cimetière Trou Aid Post © T.Joly
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Sculpture émouvante et paisible cimetière
Une statue représente le Sergent Fraser portant un blessé sur ses épaules pour le ramener en lieu sûr et cette œuvre est intitulée « Cobbers » car ce jour-là les sauveteurs entendait leurs camarades blessés crier « Don’t forget me Cobber » (« Ne m’oublie pas camarade »)). Offrant un contraste saisissant avec cette sculpture, le cimetière voisin de Trou Aid Post semble paisible. Situé à l’emplacement d’un ancien poste de secours, entouré de douves et couronné de saules pleureurs, il est le plus beau de la région.
Au Sud de Vimy, autour d’Arras se trouvent d’autres cimetières. Par exemple à Tricheux, où repose le petit-fils du chef indien Sitting Bull qui combattait dans un régiment canadien. Ou encore à Grevillers qui compte un Mémorial Néo-Zélandais en mémoire de 450 soldats tués en 1918 n’ayant pas de tombe. Il se dresse dans un cimetière britannique contenant les corps de plus de 2 000 soldats et nombre d’entre eux sont déclarés DOD (Died of Disease / Morts de Maladie).
Carrière Wellington © T.Joly
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Cachés dans une carrière souterraine
Ils ont probablement succombé à la grippe espagnole qui tua 20 à 40 millions de personnes à travers le monde en 1918 et 1919. Comme dans les autres lieux de sépultures britanniques, les tombes abritant des soldats inconnus portent l’inscription « Knwon unto God » qui fut inventée par Rudyard Kipling. Le célèbre écrivain passa en effet des mois à sillonner la région en Rolls-Royce dans l’espoir de trouver le corps de son fils tué lors de la bataille de Loos en 1915. Mais la tombe de John Kipling n’a été identifiée qu’en 1991 et se trouve dans le cimetière britannique de Sainte-Marie-de-Haisnes, près de Lens.
Cet itinéraire suivant le front n’est toutefois pas uniquement composé de cimetières. A Monchy-le-Preux une statue de caribou en bronze surmonte les ruines d’un poste fortifié allemand et commémore la bravoure de soldats de Terre-Neuve. Mais le site le plus étonnant est la carrière Wellington, à Arras.
Plaque en l'honneur de Wilfred Owen © T.Joly
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Poète anglais Wilfred Owen
Il s’agit d’une ancienne carrière souterraine de craie qui existait sous la ville dont les galeries ont été prolongées par des mineurs néo-zélandais pour les faire déboucher près des lignes allemandes. En avril 1917, 20 000 hommes s’y sont ainsi progressivement rassemblés et le 9, surgissant de leur cache souterraine, ils ont surpris l’ennemi. Une visite à ne pas manquer.
L’itinéraire baptisée « La guerre de mouvement et la première occupation allemande » recèle lui aussi quelques sites valant un détour. Wilfred Owen, le plus célèbre des poètes de la Première Guerre Mondiale, est enterré dans le cimetière communal d’Ors et un mémorial en son honneur a été créé. Il est situé juste en dehors de ce petit village dans la maison où il passa sa dernière nuit avant sa mort le 4 novembre 1918 alors qu’il tentait de franchir le Canal de Sambre. Dans la même région, la ville du Quesnoy possède un Mémorial Néo-zélandais rappelant qu’elle fut libérée par des troupes néo-zélandaises qui franchirent ses fortifications érigées par Vauban au moyen d’échelles en bois.
Monument aux fusillés de Lille © T.Joly
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Civils fusillés
À Maubeuge, en 1914, le Fort Leveau soutint un siége de deux semaines, le plus long de la guerre, et est aujourd’hui un musée évoquant les combats et l’occupation. Selon certains historiens, cette occupation fut aussi dure que celle de la Seconde Guerre Mondiale et l’armée allemande exécuta des dizaines de civils qui communiquaient des renseignements aux Alliés et aidaient des pilotes d’avion à échapper à la capture. Le Monument des Fusillés Lille rend hommage à tous les hommes de la résistance qui perdirent la vie. À côté, devant l’entrée du zoo s’élève un mémorial dédié aux 2 000 pigeons morts pour leur pays et à leurs propriétaires qui furent exécutés par l’ennemi pour les avoir élevés et avoir envoyé des messages aux alliés. C’est le seul mémorial de France dédié à des animaux !!!.
Située sur le chemin « Le Littoral, base arrière des armées alliées », la petite ville de Montreuil-sur-Mer devint en 1916 le quartier général du Commandant en Chef des armées britanniques, Douglas Haig et par conséquence le centre opérationnel de l’armée anglaise pour l’approvisionnement du front en troupes, provisions et équipements.
Cimetière de Saint-Etienne-au-Mont © T.Joly
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Travailleurs chinois
L’Italie et les Etats-Unis établirent même des ambassades dans la ville tandis que d’autres pays y ouvrirent des représentations militaires.Une statue équestre de Douglas Haig et un musée installé dans la citadelle rappelle cette époque. Quant au port de pêche d’Etaples, il fut transformé en un gigantesque camp d’entraînement pour les recrues arrivant de tout l’Empire britannique avec 40 casernes d’une capacité totale de 80 000 à 100 000 personnes. Il y avait également un vaste complexe hospitalier soignant les soldats blessés évacués du front. Il ne reste qu’un cimetière militaire, dernière demeure de 11 500 soldats, et donc le plus grand du Commonwealth en France. Dans le cimetière communal du village voisin de Saint-Etienne-au-Mont, une pagode en pierre marque le lieu où sont enterrés 160 travailleurs chinois ainsi que quelques sud-africains. Afin de décharger les forces combattantes des tâches non-militaires, l’armée britannique recruta des volontaires civils dans les territoires du Commonwealth comme l’Egypte, l’Inde, et l’Afrique du Sud mais aussi des chinois de Mandchourie.
Hôtel de ville Armentières © T.Joly
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Reconstructions d’après-guerre
Ils effectuaient sous commandement militaire des Fait peu connu de la Grande Guerre, Français et Anglais firent venir d’Indochine et surtout de Mandchourie des volontaires non combattants qui assuraient sous autorité militaire divers tâches manuelles à l’arrière du front : déchargement des navires, manutention de munitions et d’équipements dans les dépôts, coupe de bois pour l’entretien et la construction des tranchées,… En 1919 ils étaient encore 80 000 à participer au déblaiement des zones de combats. Et combien sont morts en France ?.. Personne ne le sait exactement.
Après la fin de la guerre, la reconstruction prit des années. Selon les villes et les architectes, les quartiers historiques et les monuments détruits furent soit rebâtis à l’identique soit remplacés par des édifices modernes. L’itinéraire « Reconstruction dans les territoires dévastés » montre les deux exemples. À Lens, capitale du bassin minier, la nouvelle gare faite de béton armé a pris la forme d’une locomotive à vapeur. À Bailleul et Armentières, les architectes ont associé principes modernes d’urbanisme avec architecture traditionnelle flamande. À Arras, la Grande Place et le beffroi ont été reconstruits exactement comme ils étaient auparavant et figurent parmi les joyaux touristiques de la région.
30 Octobre 2014
Thierry Joly
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