|
|
Ostende, Rocks Strangers © T. Joly
|
Que ce soit en France ou en Belgique, le littoral des Flandres réserve de belles surprises aux amateurs d’art contemporain. Selon leurs envies, ils ont le choix entre musées dotés de riches collections et œuvres monumentales installées en pleine nature.
[ Practical ]
Y aller
- Route
300 km de Paris à Dunkerque par les autoroutes A1 et A16.
315 km de Paris à Ostende par les autoroutes A1 et A22 jusqu’en Belgique, puis les autoroutes A17, A10 et A18 jusqu’à Ostende.
- Train
TGV de Paris Gare du Nord à Dunkerque. Le trajet demande de 1 h 40 à 2 h 20.
Thalys TGV de Paris Gare du Nord à Bruxelles et train de Bruxelles à Ostende. Le trajet dure environ 3 heures.
Se loger
Hôtel Burlington, à Ostende
Hôtel Honfleur, à Middelkerke
Hôtel ter Zilte, à Nieuwpoort
Welcome Hôtel, à Dunkerque
Hôtel Bed and Boat, à Dunkerque
Restaurants
‘T Landhuys, à Ostende
Dolce Mare, à Ostende
Vierbote, à Nieuwpoort
Hostellerie Le Fox, à De Panne
Le Sweet, à Dunkerque
L’Epicurien, à Dunkerque
Édition 2015 Beaufort
beaufort2015.be
Informations
- Office de Tourisme du littoral Flamand
www.lelittoral.be
- CRT du Nord-Pas-de-Calais
www.tourisme-nordpasdecalais.fr
À Ostende et dans ses environs, se promener le long de la Mer du Nord équivaut à parcourir un gigantesque musée en plein air. Pelleteuse en fer forgé, homme chevauchant une tortue géante, pavillons de phonographes semblant diffuser de la musique aux poissons et bien d’autres sculptures ou installations contemporaines se dressent en effet en bord de plage.
Ces œuvres ne sont pas là par hasard. Elles ont été créées dans le cadre d’un festival d’art contemporain baptisé Beaufort, en référence à l’échelle de Beaufort qui mesure la force des vents.
Westende, Caterpillar 5bis © T.Joly
|
Œuvres in situ
Initiée en 2003 et susceptible de s’étendre en France dans le futur, cette manifestation triennale demande en effet à une trentaine d’artistes de réaliser des œuvres in situ dans dix communes belges du littoral allant de Knokke-Heist, à l’Est, à De Panne près de la frontière française.
La vingtaine d’œuvres aujourd’hui visibles en permanence sont celles qui ont été acquises par les municipalités au fil des éditions. En plein centre ville d’Oostende, les Rocks Strangers de l’artiste Arne Quinze sont ainsi installés sur le front de mer. Sur la plage de Westende, se trouvent le Caterpillar 5bis de Wim Delvoye et l’œuvre du letton Ivars Drulle intitulé « I can hear it » réalisée près du Grand Hôtel Bellevue, aussi appelé « La Rotonde », un édifice Art Déco où séjournait jadis la famille royale belge. À Nieuwpoort, près du monument au Roi Albert 1er commémorant la bataille de l’Yser de 1914, cent mâts ornés de manches à air multicolores composent l’œuvre de Daniel Buren intitulée « Le Vent souffle où il veut ».
Westende, I can hear it © T.Joly
|
Maison de James Ensor
Quant au Christophorus de Gerhard Lentink, une sculpture en bois figurant un homme dont le tronc est remplacé par un siège, il se dresse dans les dunes de De Panne. Pour découvrir toutes ces oeuvres, pas besoin de voiture car elles sont toutes accessibles par une piste cyclable et la plus longue ligne de tramway au monde, les deux longeant toute la côte belge.
La région recèle en outre bien d’autres sites dignes d’intérêt pour les amateurs d’art moderne et contemporain. Installé dans un bâtiment représentatif de l’architecture d’après-guerre, l’ancien grand magasin d’une coopérative, le Muzee d’Ostende accueille régulièrement des expositions d’art contemporain renferme ainsi une large collection d’œuvres d’artistes belges de 1850 à nos jours tels les peintres Léon Spilliaert et James Ensor. Également située à Ostende, la maison de ce dernier est par ailleurs ouverte au public. Elle ne contient que des reproductions de ses œuvres, mais plusieurs pièces conservent leur aspect d’antan et plongent les visiteurs dans son univers.
Bâtiment aux formes étranges
En particulier le magasin de souvenirs que son oncle et sa tante tenaient au rez-de-chaussée et le Salon bleu où l’artiste vivait et travaillait.
De l’autre côté de la frontière, à seulement 20 kilomètres de la Belgique, le port de Dunkerque est l’une des villes françaises les plus dynamiques en ce qui concerne l’art moderne et contemporain grâce à la présence deux musées, le LAAC et le FRAC Nord-Pas-de-Calais. Créé en 1982 à l’initiative d’un collectionneur dunkerquois, Gilbert Delaine, le premier est installé dans un bâtiment aux formes étranges couvert de céramiques blanches entouré d’un plan d’eau et d’un jardin parsemé de sculptures. Il renferme près de 2 000 œuvres représentatives de tous les grands courants artistiques des années 1940 à 1980. Le Mouvement Cobra avec l’une des plus grandes collections d’œuvres de ce genre dues entre autres à Karel Appel.
Mouvements artistiques du XXe siècle
L’Expressionnisme Abstrait ou Ecole de New York, représentée entre autres par Paul Jenkins. Le Nouveau Réalisme avec des œuvres réalisées par César et Arman. L’Abstraction Lyrique, mouvement qui revendiquait l’héritage de Kandinsky auquel appartenait notamment Joan Mitchell. La Figuration Narrative, la Nouvelle Figuration et l’Hyperréalisme illustrées par des oeuvres d’Hervé Télémaque, Bernard Roncillac, Klasen et Jacques Monory. Le groupe français Support-Surface représenté par Claude Viallat et Christian Jaccart et enfin des oeuvres d’artistes du Nord de la France comme Jean Roulland, Edouard Pignon et Arthur Van Hecke.
Quant au FRAC Nord-Pas-de-Calais, c’est le plus ancien de France. Créé en 1983, il accueille des expositions temporaires et présente une sélection des 1500 œuvres qu’il a acquises au fil des ans. Depuis 2013 il occupe un bâtiment de verre et d’acier reprenant la forme de celui auquel il est accolé, un ancien hall des chantiers navals qui faisaient jadis l’orgueil de la ville.
Chœur de Lumière © T.Joly
|
Chœur de Lumière
Si vous souhaitez en savoir plus sur le riche passé maritime de Dunkerque, allez au Musée Portuaire en face duquel sont amarrés deux anciens navires ouverts au public. Le trois-mâts carrés Duchesse-Anne, un ancien navire-école allemand donné à la France comme dommage de guerre, et le Sandettie un ancien bateau-phare.
Pour terminer cette plongée dans l’art contemporain, direction Bourbourg, près de Gravelines, pour voir l’église Saint Jean-Baptiste. En partie détruite pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle a été restaurée à partir des années 60 et, en 2000, il a été demandé à l’artiste britannique Antony Caro de décorer son chœur gothique. Inaugurée en 2008 et baptisée « Chœur de Lumière », son œuvre se compose de mobilier liturgique et de quinze sculptures en bois, en acier, en fer et en béton qui retracent l'origine de l'homme et de la Terre dans un style brut et dépouillé.
30 Avril 2015
Thierry Joly
|