À 50 Km au sud de Paris, dans le département de l’Essonne, Étampes est une paisible petite ville qui conserve plusieurs monuments datant du Moyen Age et de la Renaissance. Ses alentours offrent en outre la possibilité de faire du sport et de profiter de la nature.
[ Pratique ]
- Y aller
Route
50 Km depuis Paris par les autoroutes A6b, A10 puis par la N 20
Train
RER C toutes les 30 minutes depuis Paris
- Restaurants
La terrasse Saint Gilles
Auberge de la Tour Saint Martin
Les Piliers
Île-de-France, dans la base de loisirs
Le Buffet, à Chamarande
- Églises
Saint-Martin est ouverte les mercredi et dimanche après-midi.
Saint-Gilles est ouverte le mardi matin et le dimanche après-midi.
Saint-Basile est ouverte le mercredi toute la journée et le dimanche après-midi.
Notre-Dame-du-Fort est ouverte le samedi toute la journée, les mardi, mercredi, vendredi et dimanche après-midi.
- Musée
Ouvert du mercredi au dimanche de 14 h à 17 h.
- Renseignements
L’office du Tourisme propose des promenades guidées thématiques autour de la ville certains mercredi, samedi ou dimanche.
Tel : 0169926900
Base de loisirs : 0164947618
www.baseregionale-etampes.fr
Peu de gens savent ou même imaginent qu’Étampes fut jadis une ville royale. Mais il est vrai que cela remonte aux 11e et 12e siècles, au temps de Robert II le Pieu et Louis VI le Gros, deux des premiers rois de la dynastie capétienne.
Tour de Guinette © T.Joly
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Une forteresse stratégique
Un massif donjon de 27 m de haut, la Tour de Guinette, rappelle aux visiteurs cette époque lointaine dès leur descente du RER. Surplombant la gare, il s’agit de l’unique vestige du château royal édifié au 11e siècle par Robert le Pieu. Tout le reste a été démoli en 1589 sur ordre d’Henri IV. Une décision prise à la demande des habitants qui étaient las de voir leur ville régulièrement attaquée par des troupes voulant s’emparer de cette forteresse stratégique. Étampes est en effet située dans une vallée qui relie Paris aux fertiles plaines céréalières de la Beauce et, au-delà, à Orléans. Voilà pourquoi elle est depuis des temps immémoriaux traversée du nord au sud par d’importantes voies de communications. Une situation qui lui vaut aujourd’hui d’être essentiellement un lieu de passage. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Dans le passé, quand les moyens de transport étaient plus lents, elle constituait une étape parfaite entre Paris et Orléans.
Eglise Saint Martin © T.Joly
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Clocher penché
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle fut fondée par les Romains, le long d’une de leur chaussée pavée, à l’emplacement de l’actuel quartier de Saint Martin d’Etampes. Terminus de la ligne C du RER, il est blotti autour d’une belle et vaste église du 12e siècle qui présente une particularité. Un clocher penché qui doit son inclinaison à la nature marécageuse du sol.
Lorsqu’ils choisirent de résider à Étampes, les Rois de France préférèrent s’installer deux kilomètres plus au nord, où se trouve de nos jours le centre ville qui est dominé par les clochers de deux églises fondées par le bien nommé Robert le Pieu. Saint Basile, qui présente un mélange d’éléments architecturaux du Moyen-Age et de la Renaissance. Notre-Dame du Fort, église fortifiée qui possède un élégant clocher roman de 55 m de haut et conserve des fresques et des vitraux du 16e siècle. Signe de l’importance de la ville au 12e siècle, elle hébergea plusieurs conciles de l’église catholique aux cours desquels fut nommé le pape Innocent II et décidé la deuxième croisade.
Hôtel Anne de Pisseleu © T.Joly
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Hôtels particuliers
Par contre le palais des rois capétiens n’existe plus. Il n’en subsiste qu’une salle d’audience et une fresque qui se trouvent dans le tribunal et sont donc rarement visibles. Mais le patrimoine historique de la ville ne se limite pas à des édifices religieux. Elle compte aussi deux beaux hôtels particuliers du 16e siècle, quand elle fut élevée au rang de duché et donnée par les rois François I et Henri II à leurs maîtresses respectives. Anne de Pisseleu et Diane de Poitiers, qui donnent leurs noms aux deux plus beaux de ces hôtels particuliers, bien qu’elles n’y aient vraisemblablement jamais habité. Le premier, décoré de médaillons figurant Cléopâtre et François Ier, abrite l’Office de Tourisme et des salles d’exposition. Le second est désormais la bibliothèque municipale et la façade donnant sur la cour intérieure est ornée de très belles fenêtres attribuées par certains historiens au sculpteur et architecte Jean Goujon. L’auteur de la Fontaine des Innocents à Paris.
Artistes du 19e siècle.
Quant à l’hôtel Saint-Yon, légèrement plus ancien, il fut construit pour des officiers du roi dans les dernières années du 15e siècle, à la fin de la période gothique. Un style qui est également celui de l’hôtel de ville, bâti à la même époque. Cependant le bâtiment a été largement remanié au 19e siècle avec notamment l’ajout d’une aile d’inspiration Renaissance. Il héberge un petit musée qui retrace la géologie et l’histoire de la ville et des environs à travers des pièces archéologiques de la préhistoire, de l’Antiquité et du Moyen Age. Mais son principal attrait réside dans sa collection d’œuvres d’artistes du 19e siècle. La portraitiste Louise Abbéma qui fut une amie proche de l’actrice Sarah Bernard. Le peintre orientaliste Narcisse Berchère. Le peintre Impressionniste Edouard Béliard. Le sculpteur Elias Robert qui réalisa aussi les œuvres qui décorent le théâtre municipal dont la façade classique cache une salle de spectacle à l’Italienne.
Anciennes maisons
Autre quartier avec une longue histoire, Saint Gilles s’est développé à mi-chemin de la ville royale et de Saint Martin, autour d’un marché créé par le roi Louis VI le Gros au 12e siècle. De cette époque subsistent quelques maisons anciennes dites à piliers et une église romane qui abrite les pierres tombales de nombreux riches marchands. La place Saint Gilles accueille toujours un marché, le mardi matin, et est un endroit où il fait bon déjeuner en terrasse lorsque le temps le permet. Petite anecdote, selon une légende, c’est dans ce quartier qu’en mai 1610 l’assassin d’Henri IV, Ravaillac, aurait fait halte et acheté le couteau fatal la veille de son crime.
Au fil des siècles, les bourgs de Saint Martin et de Saint Gilles ainsi que la cité royale se sont peu à peu agrandis jusqu’à former une seule ville qui s’étire sur plus de deux kilomètres de long.
Fortifications de la Renaissance
Pour aller d’un quartier à l’autre, le plus agréable et le plus intéressant est de longer les cours d’eau qui la traversent et ont fait sa prospérité. Autrefois ils étaient en effet utilisés par les bateaux qui ravitaillaient Paris en grains. Sur leurs berges s’élèvent encore nombres de lavoirs et d’anciens moulins ainsi que quelques vestiges des fortifications qui encerclaient la ville à la Renaissance. Les Portereaux en sont le plus bel exemple. Il s’agit d’une bastide garnie de mâchicoulis et de meurtrières située à l’endroit ou les rivières Louette et Chalouette se rejoignent pour former la Rivière d’Étampes.
Presque en face, dans un jardin public, place à l’art moderne avec la Pergola de la Douce France. Réalisée par un groupe d’artiste comprenant Pompon et Zadkine, cette œuvre est remarquable pour les bas reliefs inspirés de légendes celtiques qui ornent ses piliers rectangulaires.
Pergola de la Douce France © T.Joly
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Grand Prix International d’Architecture
Présentée à l’Exposition des Arts Décoratifs de 1925, elle reçut le Grand Prix International d’Architecture et finit à Étampes car aucun square parisien n’en voulut !!!
Mais la ville n’a pas que des monuments et des anciens bâtiments à offrir. Elle possède aussi une base de loisirs avec une piscine à vague et un lac où il est possible de pratiquer de multiples activités. Escalade, tir à l’arc, tennis, pêche, VTT, randonnée, promenade en poney, canoë, pédalo,…. Ou tout simplement déjeuner au bord de l’eau, pique-niquer et se reposer entre deux visites. Enfin il serait dommage de ne pas profiter d’une journée à Étampes pour aller à Chamarande. Situé à seulement deux stations de RER en direction de Paris, ce charmant village possède un superbe château du 17e siècle.
Château de Chamarande © T.Joly
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Art contemporain
Construit en brique et en grès dans le style Louis XIII, il est entouré d’un parc à l’anglaise de 98 ha qui offre une grande diversité de paysages. Prairies, cours d’eau, étangs, île, potager, petite cascade, arbres exotiques et bois épais où se cachent des chevreuils. Un lieu plein de sérénité où il fait bon se promener et qui réserve plein de surprises : un jeu de l’oie grandeur nature, une glacière, une orangerie, un pavillon belvédère où les nobles se réunissaient pour caser ou écouter de la musique, et plusieurs sculptures modernes. À l’instigation de son propriétaire, le Conseil Général de l’Essonne le domaine est en effet devenu centre dédié à l’art contemporain. Le château abrite ainsi régulièrement des expositions d’arts plastiques et visuels tandis que des concerts, des spectacles de danses et des séances de cinéma en plein air sont organisés dans le Parc. Le tout gratuitement.
08 Juillet 2008
Thierry Joly
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