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Via Cordata Ste-Foy © T.Joly
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Entre Via Ferrata et escalade pure, les Via Cordata permettent aux débutants de s’initier à l’escalade en toute sécurité et de goûter à des sensations fortes. L’une des premières créées dans les Alpes se trouve à Sainte-Foy-Tarentaise, au milieu d’un paysage de toute beauté.
[ Pratique ]
- Y aller
Route
690 km depuis Paris par les autoroutes A6, A46, A42, A432, A43 et A430 jusqu’à Albertville puis la N 90 et la D 1090.
Train
TGV de Paris Montparnasse à Chambéry puis TER jusqu’à Bourg Saint-Maurice. Durée du trajet : 5 à 6 h.
Train de nuit de Paris Austerlitz à Bourg Saint-Maurice. Durée du trajet : 9 h 25.
Bus ou taxi de Bourg Saint Maurice à Sainte-Foy Tarentaise.
- Se loger
Hôtels :
Hôtel Le Monal
Auberge sur la Montagne
Auberge le Perce Neige
Chambres d’Hôtes :
La Ferme du Baptieu
Centrale de Réservations (Uniquement pour les séjours à la semaine)
Tel : 0479069522
- Restaurants
Le Monal
Le Perce Neige
Chez Merie
- Bureau des Guides
Tel : 0614629024
Prix : 50 € par personne. Maximum 4/5 personnes par cordée.
- Informations
Savoie Mont-Blanc Tourisme
Tel : 0144860460
www.savoie-mont-blanc.com
Office de Tourisme de Sainte-Foy-Tarentaise
Tel : 0479069519
www.saintefoy.net
Escalader des parois verticales, suivre les anfractuosités d’une falaise pour atteindre son sommet,.. Ces prouesses synonymes de sensations fortes ne sont plus réservées aux sportifs confirmés. Il existe désormais des itinéraires aménagés et sécurisés permettant aux débutants de franchir des passages qui leur étaient autrefois interdits.
Sécurité totale
Les plus connus et les plus anciens de ces itinéraires sont les Via Ferrate, inventées en Italie au début du 20e siècle, et dont le nom signifie voie ferrée. Elles sont en effet équipées sur toute leur longueur d’un câble métallique ainsi que de barreaux et d’échelons en fer qui facilitent le passage des parties les plus délicates. Assuré au câble métallique par deux longes fixées à son baudrier, le grimpeur n’a aucun risque de tomber. La sécurité est totale. Par ailleurs, les équipements plantés dans la roche lui permettent de franchir tous les obstacles, même les parois verticales lisses, et ce quel que soit son niveau. A condition toutefois d’avoir un minimum de forme car c’est une activité physique. Bien entendu, il faut aussi ne pas souffrir du vertige car il n’est pas rare de se retrouver le dos dans le vide, plusieurs centaines de mètres au-dessus du sol. « Mais les Via Ferrate sont souvent un bon traitement pour guérir les gens de cette peur car ils s’y sentent en sécurité », note Jean-Paul Guidet, le président du bureau des guides de la Vanoise.
Via Cordata Ste-Foy © T.Joly
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Encordés entre eux
Cependant ces Via Ferrate ne satisfont pas tout le monde. Des écologistes et des amoureux de la nature se plaignent. Ils considèrent que les équipements métalliques sont peu esthétiques et dénaturent les sites. De plus, certains grimpeurs estiment que cela donne des parcours techniquement trop uniformisés où seuls les paysages changent. C’est pourquoi ont récemment été créées des Via Cordata, ou Via Corda, où l’aménagement des parois est réduit au minimum. Tout d’abord, il n’y a pas de câble métallique. Les grimpeurs doivent progresser encordés entre eux par les mousquetons des baudriers. Ils suivent un itinéraire ponctué de queues de cochons et de relais équipés de mousquetons où passer la corde pour assurer tous les participants « Tout est en place, il n’y a pas besoin de rajouter quoi que ce soit. Tout les ancrages sont garantis et là encore la sécurité est totale », affirme Jean-Paul Guidet. Mais si une Via Ferrata peut se pratiquer entre amis sans beaucoup d’expérience, surtout sur les tronçons les plus faciles, par contre ce n’est pas le cas d’une Via Cordata.
Via Cordata Ste-Foy © T.Joly
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Seulement avec un guide
Elle ne peut s’attaquer qu’avec un guide ou accompagné d’un grimpeur confirmé qui maîtrise les techniques d’utilisation d’une corde. Et l’une des règles de base est d’avancer la corde tendue car, en cas de dévissage de l’un des participants, le choc à absorber est ainsi moins fort. Une initiation préalable à l’escalade peut même être préférable pour certaines personnes. D’autant que les éléments métalliques complémentaires pour aider à la progression sont moins nombreux et de petites tailles. Il faut plus se servir des prises naturelles offertes par la roche, apprendre à balancer son corps pour les atteindre quand elles sont un peu éloignées. « La Via Cordata demande plus d’engagement physique et plus de techniques. Contrairement à une Via Ferrata elle permet de faire des progrès en technique d’escalade car il y a plus de similitude entre les deux disciplines. Vous devez savoir trouver le bon chemin, choisir vos prises,.. Sur une Via Ferrata vous pouvez compenser en recourant à la force », souligne Jean-Paul Guidet. Cependant les Via Cordata sont encore rares. Il n’en existe que trois dans les Alpes.
Via Cordata Ste-Foy © T.Joly
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Poussées d’adrénaline
L’une d’entre elles se situe à Sainte-Foy-Tarentaise, près de Bourg-Saint-Maurice et Tignes. Plus exactement dans la vallée de Crot, au-dessus du village, entre 1 700 m et 1 900 m d’altitude. Inaugurée en juillet 2007, elle fait 600 m de long pour un dénivelé de 190 m. Une distance qui paraît courte, mais il faut 2 à 3 heures, voire 4 heures pour la parcourir. Il est donc nécessaire de disposer d’une demi-journée car il faut y ajouter 10 mn de marche d’approche et 20 à 30 mn pour le retour au parking.
Classifiée de difficulté 3 / 3 +, 4 sur la variante, elle permet d’effectuer un parcours qui, sans aménagement, serait de difficulté 6 +. Il comporte en effet plusieurs dalles, de petites parois lisses, ainsi que des goulottes, des vires et des traversées horizontales. Sur la variante, plus difficile, il y a en outre un éperon à franchir. De quoi bien se dépenser physiquement et s’offrir quelques poussées d’adrénaline. En particulier en cas de petites glissades, car derrière c’est le vide. Heureusement il y a quelques petites terrasses pour se reposer, se désaltérer, apprécier la faune et jouir d’une vue à couper le souffle sur la vallée en contrebas et les montagnes environnantes.
Récompense pour les grimpeurs
C’est également le moment où le guide donne ses consignes pour les passages suivants. A écouter attentivement car placer pieds et mains aux bons endroits fait toute la différence. Faute de quoi, on se fatigue plus. L’erreur classique des débutants est de trop tirer avec les bras, alors qu’il faut avant tout pousser avec les jambes. Et quelquefois il arrive de se trouver bloqué si l’on a fait le mauvais choix. Il faut alors reculer, recommencer de nouveau, essayer d’une autre manière. Tout cela sans risque car tous les grimpeurs sont assurés entre eux via la corde que déroule le guide où le chef de cordée qui ouvre la voie.
Une fois la Via Cordata terminée, les grimpeurs plus ou moins exténués ont souvent droit à une récompense. La vision de chamois s’ébattant dans la Réserve du Bec Rouge qui s’étend sur le sommet. En redescendant vers le parking il est également fréquent de voir des marmottes et les paysages sont superbes avec, entre autres, de charmants lacs de montagnes. Une conclusion paisible à une demi-journée de sport intensif.
20 Avril 2012
Thierry Joly
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