Shopping de luxe en Limousin

Porcelaine Haviland © T. Joly
Quelques-unes des plus célèbres marques françaises de luxe ont leurs ateliers dans le département de la Haute-Vienne. Des visites guidées permettent de découvrir un savoir-faire ancestral et les magasins d’usines regorgent de bonnes affaires.

[ Pratique ]

Y aller
- Route
390 km de Paris à Limoges par les autoroutes A6b et A71
- Train
Trains Teoz de Paris Austerlitz à Limoges. Le trajet prend 3 heures.
- Avion
Vols pour Limoges depuis Paris, Nice, Londres Stansted, Liverpool, Nottingham-East Midlands et Southampton.
Se déplacer
Saint-Junien et Saint-Léonard-de-Noblat sont reliés à Limoges par des trains TER. Une voiture est plus pratique.
Informations : www.ter-sncf.com/limousin
Se loger
- Limoges
Bienvenue Hôtel
Mercure Royal Limousin
Hôtel de la Paix
Ibis Centre
- Saint-Junien
Le Relais de Comodoliac
Le Bœuf Rouge
- Saint-Léonard-de-Noblat
Hôtel Grand Saint-Léonard
Relais Saint-Jacques
Restaurants
- Limoges
Le Versailles
Les Petits Ventres
Chez Alphonse
La Cuisine
La Maison des Saveurs
- Saint-Junien
Auberge du Lauryvan
Le Relais de Comodoliac
Le Bœuf Rouge
- Saint-Léonard-de-Noblat
Hôtel Grand Saint-Léonard
Relais Saint-Jacques
Entreprises
- Weston
Rue Nicolas Appert, 87000 Limoges
Tel : 0555047400
www.jmweston.com
- Haviland
Z.I Nord
Rue Philippe Lebon, 87000 Limoges
Tel : 0555047300
www.haviland-limoges.com
- Bernardaud
27 avenue Albert Thomas, 87000 Limoges
Tel : 0555105550
www.bernardaud.fr
- Agnelle
30 bd de la République, 87200 Saint-Junien
Tel : 0555021353
www.agnelle.fr
Le Moulin du Got
87400 Saint-Léonard-de-Noblat
Tel : 0555571874
www.moulindugot.com
Informations
- Office de Tourisme de Saint-Junien
Tel : 0555021793
www.saint-junien-tourisme.fr
- Office de Tourisme de Limoges
Tel : 0555344687
www.tourismelimoges.com
- CDT de Haute-Vienne
Tel : 0555790404
www.tourisme-hautevienne.com
- Maison du Limousin
30 rue Caumartin, 75009 Paris
Tel : 0140070467
www.maisondulimousin.com
- CRT du Limousin
Tel : 0555110590
www.tourismelimousin.com
Bruce Willis, Jacques Chirac, Michael Jackson,… Toutes ces personnalités ont en commun de porter ou d’avoir porté des chaussures Weston, la référence en matière de chaussure de luxe pour homme. Contrairement à ce que laisse supposer leur nom et à ce que croient la plupart des gens, elles ne sont pas fabriquées en Angleterre, mais en France, à Limoges. L’entreprise a été fondée en 1891 par Edouard Blanchart et elle a pris ce nom en 1904 après que son fils soit allé apprendre l’assemblage cousu Goodyear à Weston, dans la Massachusetts.


Weston © T.Joly
 Élégance et confort
L’office de tourisme de Limoges propose parfois des visites de l’usine où les méthodes de production n’ont guère changé depuis un siècle. Bien sûr, quelques tâches ont été automatisées, comme la découpe du cuir, mais la plupart sont encore effectuées manuellement. Par ailleurs, seuls des cuirs de haute qualité sont utilisés et pour adapter au mieux les modèles à tous les types de pieds, chacun est décliné en 3 à 7 largeurs par demi-pointure. Au total la confection d’une paire de Weston requiert 192 prises en main et demande 5 à 6 heures de travail réparties sur 6 semaines !!!
Une fabrication méticuleuse qui leur confère l’élégance, le confort, la solidité et la longévité qui font leur renommée mondiale. « Bien entretenues, nos chaussures peuvent être ressemelées 3 ou 4 fois et durer des années », assure le directeur de l’usine. Pour preuve, il arrive que des personnes qui héritent de Weston demandent qu’on les ajuste à leur pied pour pouvoir les utiliser. « Nous pouvons le faire si la différence de taille n’est pas trop importante ».



Weston © T.Joly
 Quatre-vingt-dix types de cuirs
Rançon de cette qualité, les deux cent dix employés de l’entreprise ne produisent que 300 à 350 paires de chaussures par jour. Des modèles de 150 € à 1 200 € qui vont du traditionnel mocassin qui a fait la gloire de Weston dans les années 80 jusqu’à des lignes classiques et modernes. La société réalise en outre chaque année autour de 1 500 paires uniques faites sur mesure, selon les désirs des clients, et qui coûtent au moins 2 000 €. À cet effet, elle a en stock plus de quatre-vingt-dix cuirs d’origines et de couleurs différentes obtenues à partir de peaux de veaux de 5-6 mois, le plus commun, ainsi que de peaux d’animaux plus exotiques comme le requin, le lézard, l’alligator d’élevage de Louisiane,… Et si vous voulez acquérir une paire, une petite boutique vous attend. Elle ne propose pas de prix réduits, sauf au moment des traditionnelles soldes de janvier et juin. Par contre, grâce à la proximité de l’usine, elle dispose d’un choix de modèles immédiatement disponibles supérieur à toutes les autres boutiques Weston.


Porcelaine Haviland © T.Joly
 Plus grande collection de porcelaines de Limoges
Il existe toutefois de très bonnes affaires à réaliser à Limoges. Elles se trouvent dans les magasins d’usine de la quinzaine de porcelainiers qui y sont installés. Née à la fin du 18e siècle avec la découverte de mines de kaolin dans la région, cette industrie a apporté une notoriété mondiale à la ville. Près du centre historique dominé par la silhouette de la cathédrale Saint-Étienne, le Musée Adrien Dubouché possède la plus grande collection de porcelaines de Limoges au monde, dont des modèles rares ou uniques, ainsi que des pièces de porcelaine et de faïence du monde entier. Un autre petit musée installé dans le magasin de l’usine Haviland présente en outre des pièces décorées par des artistes comme Cocteau et Dali ainsi que des services de table réalisés aux 18e et 20e siècles pour diverses familles royales et les Présidents des Etats-Unis. Cette marque présente en effet l’originalité d’avoir été fondée par David Haviland, un américain issu d’une famille quaker.


Parc du Reynou / Résidence Haviland © T.Joly
 Superbes manoirs
Importateur de céramique européenne, il arriva à Limoges en 1842 avec l’intention d’ajouter des porcelaines dures françaises à ses importations jusqu’alors constituées de porcelaines tendres anglaises. Très vite, il ressentit la nécessité d’adapter les modèles aux goûts de ses clients américains et en 1847 ouvrit donc un atelier de décoration avec son frère Daniel. Puis, en 1864 ils fondèrent une usine et s’installèrent dans le Limousin où ils ont fait construire de superbes manoirs d’un style rappelant les colonies et la Louisiane entourés de parcs plantés d’arbres américains. L’une est encore visible à Le Vigen, à l’intérieur du parc animalier du Reynou. Leur usine ainsi que celle de Royal Limoges, la plus ancienne en activité, ouvrent quelquefois leurs portes pour des visites guidées organisées par l’Office de Tourisme. C’est l’occasion de voir les ouvriers au travail et le processus de fabrication de la porcelaine qui combine techniques de pointe et savoir faire artisanal.


Porcelaine Haviland © T.Joly
 Jeunes créateurs
Dans l’enceinte de Royal Limoges, se trouve en outre l’ancien four des Casseaux. Construit en 1904 avec 100 000 briques réfractaires, il permettait de cuire simultanément à 950° et 1400° cinq tonnes de porcelaines. Ouvert au public, cet ancien site industriel comprend également une brève description de la fabrication de la porcelaine. Comprenant une trentaine d’étapes, ce processus est présenté de manière plus détaillée et avec une scénographie moderne dans la Fondation de la manufacture Bernardaud. Là, il est également possible de voir des décorateurs à l’œuvre et des expositions temporaires présentant des services de table et des objets décoratifs de jeunes créateurs qui revisitent l’art de la porcelaine. Plusieurs d’entre eux ont par ailleurs des showrooms individuels ou collectifs en ville.
Située trente km à l’est de Limoges, la ville de Saint Junien a toujours été un haut lieu du travail du cuir et est depuis le 17e siècle la capitale française de la ganterie.



Agnelle © T.Joly
 Gants pour Sharon Stone et Madonna
Implantées autour d’une très belle collégiale romane du 11e – 13e siècle, trois entreprises perpétuent cette tradition. Travaillant pour des clients prestigieux du monde de la mode et diffusant aussi des modèles sous leur propre marque, elles assurent 80% de la production nationale, soit 480 000 paires par an. La Ganterie de Saint Junien, une ancienne coopérative devenue une filiale d’Hermès. Morand, qui fournit Air France, la police nationale et conçoit les modèles portés par les pilotes de chasse de l’armée de l’air. Agnelle qui travaille pour des maisons de haute couture comme Dior, Lanvin et Givenchy. À ce titre l’entreprise a notamment réalisé des gants pour Sharon Stone, ceux portés par Carla Bruni Sarkozy lors du voyage présidentiel à Londres et des modèles en cuir et en dentelles destinés à Madonna. Le cuir d’agneau est le plus utilisé, mais il existe aussi des gants faits à partir de peaux de cerf, de chevreau, de crocodile, de lézard, de serpent ou de kangourou.


Agnelle © T.Joly
 Prix très attractifs
Mais ceux considérés comme les Rolls-Royce du gant sont fait en peu de pécari, laquelle est à la fois souple et solide. De l’étirement de la peau donnant au gant son indispensable élasticité jusqu’aux fines coutures réalisées par des femmes en passant par la coupe, toujours faite par des hommes, des dizaines d’opérations sont nécessaires pour créer un gant et la plupart sont encore manuelles. Quant aux machines et aux outils utilisés, ce sont pratiquement les mêmes qu’il y a 100 ans. Ce sont ainsi de vieilles machines à coudre qui sont employées car elles procurent une qualité de finition impossible à obtenir avec les modernes. Ce savoir-faire ancestral peut être découvert par des visites guidées organisées par l’Office de Tourisme de Saint Junien dès lors que cinq personnes le souhaitent. Elles se déroulent dans l’une ou l’autre des entreprises et s’achèvent toujours dans leur magasin d’usine où les prix sont très attractifs : de 25 € à 45 € pour une paire standard, 80 € pour un modèle en cerf, 100 € pour des gants en pécari.


Moulin du Got © T.Joly
 Papier chiffon
Jadis le Limousin était également renommé pour la production de papier chiffon et au 18e siècle vingt-quatre moulins à papier installés autour de Saint-Léonard de Noblat fournissaient les imprimeurs parisiens. Aujourd’hui ils ont tous disparu sauf un, le Moulin du Got. Construit au 15e siècle, il a été sauvé par une association et a repris son activité en 2003 après quarante neuf ans de fermeture. Il est désormais à la fois un moulin à papier, un atelier d’imprimerie et un musée vivant où les visiteurs peuvent voir toutes les étapes de la création d’un livre.
Il est surtout l’un des trois seuls moulins à papier d’Europe à produire encore des feuilles de papier à la forme à partir de tissus blancs de chanvre, de lin et de coton. Si le papier est destiné à l’aquarelle seul du coton est utilisé tandis qu’un mélange des trois est préférable pour la gravure. Ces chiffons sont principalement des chutes d’usines textiles qui sont déchiquetées et mélangées avec de l’eau et un peu de colle dans une machine hollandaise.



Moulin du Got © T.Joly
 Jupes en papier
Le papetier plonge ensuite un cadre en bois muni d’un fin tamis dans la cuve et le retire rempli de pulpe qui sèche rapidement pour donner une feuille de papier vélin. Par ailleurs, une machine du 19e siècle conçue pour faire du papier paille sert désormais à faire des cartons de différentes épaisseurs pour la lithographie ainsi que du papier froissé utilisé pour créer des luminaires, des couvertures de livres et parfois des jupes et des bustiers. Enfin, des papiers spéciaux à base de diverses fibres sont également fabriqués à la demande en petites quantités. Des étiquettes de bouteilles de vin ont ainsi été faites à partir de rafles de raisins préalablement écrasées sous des meules en pierre. Très recherchés par les artistes et les créateurs, tous ces papiers sont vendus sur place, par correspondance, ou destinés à l’atelier d’imprimerie.


Moulin du Got © T.Joly
 Artistes en résidence
Doté de machines datant du 18e siècle aux années 60, il produit des livres d’artistes, des recueils de poésie, des faire-part, des cartes de visites, des menus,…. Les textes sont composés à la main avec des caractères mobiles ou sur une linotype, et l’impression se fait sur une presse Stanhope de la fin du 18e siècle, une Minerve du 19e siècle ou une platine automatique Heidelberg des années 50. De plus, une presse taille douce, une presse lithographique et une presse de gaufrage produisant des effets spéciaux sont à la disposition des artistes et des étudiants des Beaux-arts. Le Moulin du Got accueille en effet des artistes en résidence et expose régulièrement leurs œuvres.

28 Novembre 2014
Thierry Joly