Patrimoine métallurgique en Haute-Marne

Metallurgic Park © T.Joly
Grand centre métallurgique depuis des siècles, la Haute-Marne a désormais un musée entièrement dédié à cette activité. Baptisé Metallurgic Park, il évoque à la fois la passé et le présent.

[ Pratique ]

Y aller
- Route
260 km depuis Paris par l’autoroute A5 jusqu’à Troyes, les D660, D610 et D960 jusqu’à Brienne-le-Château, puis par la D396 jusqu’à Dommartin-le-Franc.
- Train
TER de Paris Gare de l’Est à Saint Dizier. Le trajet dure autour de 2 h 15 mn. Voiture de location ou taxi de Saint Dizier à Dommartin-le-Franc.
Se déplacer
Il est nécessaire d’avoir une voiture.
Se loger
- Hôtels
All Seasons, à Saint-Dizier (29 km)
Ibis, à Saint-Dizier (29 km)
Hotel du Soleil d’Or, à Joinville (15 km)
La Source Bleue, à Gudmont-Villiers (20 km)
- Chambres d’hôtes
Joie de Vivre, à Doulevant-le-Château (7;5 km)
Les Nénuphars, à Bailly-aux-Forges (6.5 km)
Le Relais du Blaiseron, à Louvemont (18 km)
Restaurants
Hotel du Soleil d’Or, à Joinville (15 km)
La Source Bleue, à Gudmont-Villiers (20 km)
Ferme Auberge des Gourmandises, à Daillancourt (17 km)
Metallurgic Park
- Adresse
13 rue du Général Leclerc
52110 Dommartin-le-Franc
- Dates et heures d’ouverture en 2015
Du 27 mars au 15 juin et du 14 septembre au 22 novembre : du vendredi au dimanche de 14 h à 18 h.
Du 16 juin au 13 septembre et pendant les vacances scolaires : du mardi au dimanche de 14 h à 18 h 30.
Fermé les jours fériés.
- Tarifs
8 € / 5 €. Gratuits pour les enfants de moins de 16 ans.
Informations
- CDT de la Haute-Marne
Tel : 0325303900
www.tourisme-hautemarne.com
- Metallurgic Park
Tel : 0325040707
www.metallurgicpark.com
Département rural à moitié couvert de forêts dont la plus grande ville, Chaumont, a moins de 25 000 habitants, la Haute-Marne ne donne pas l’image d’une région industrielle.
Pourtant, c’est là, que la paisible vallée de la Blaise s’est imposé comme l’un des principaux centres métallurgiques de France à partir du 12e siècle. Pourquoi ?... Parce qu’elle possédait les trois ressources naturelles nécessaire à cette activité.



Vallée de la Blaise © T.Joly
 Histoire industrielle
Il y avait de nombreux gisements de minerai de fer facile à atteindre et à extraire. Les forêts regorgeaient de bois pour faire le charbon de bois utilisé dans les hauts-fourneaux. Les eaux de la rivière fournissaient la force motrice indispensable à certaines étapes de la fabrication.
Depuis 2010, un espace muséographique baptisé Metallurgic Park retrace cette histoire industrielle qui a successivement conduit à la production de fer, de fonte et d’acier. Il est installé à Dommartin-le-Franc, près de Wassy où des moines cisterciens fondèrent la première forge industrielle en 1157.
Très vite, d’autres apparurent et dès le Moyen Age un canal fut creusé parallèlement à la Blaise pour leur assurer un approvisionnement régulier en eau. Propriété du clergé ou de familles nobles, ces forges acquirent une grande renommée à partir du 17e siècle et l’une d’entre elles fut choisie pour fournir les plaques de cheminée et les conduites d’eau du château de Versailles.



Metallurgic Park © T.Joly
 Des dizaines de hauts-fourneaux
Par ailleurs, Diderot les prit comme exemples pour évoquer les forges dans son Encyclopédie. Le 19e siècle marqua à la fois l’apogée et le début du déclin de la métallurgie en Haute-Marne. La révolution industrielle, entraîna en effet une succession de changement dans l’agriculture, l’industrie et la vie quotidienne qui créèrent de nouveaux marchés pour les produits en fer. L’urbanisation croissante engendra également une hausse de la demande de fontes décoratives telles que fontaines, lampadaires, moulures, appuis de porte et de fenêtre. Au milieu du 19e siècle, il y avait ainsi vingt hauts fourneaux le long des quarante km de la rivière et quatre-vingt-cinq sur l’ensemble du département. Ils produisaient alors 90 000 tonnes de fonte par an, soit 15% de la production nationale. Mais en 1850, un traité de libre-échange signé avec l’Angleterre ouvrit le marché français aux produits britanniques et les hauts-fourneaux locaux alimentés au charbon de bois n’étaient pas compétitifs par rapport aux britanniques utilisant la coke ou la houille.


Metallurgic Park © T.Joly
 900 ans d’activités métallurgiques
De plus que les gisements de minerai commençaient à s’épuiser et les forêts étaient surexploitées. Conséquence, en 1914 il n’y avait plus que sept hauts-fourneaux en activité. Cependant, de nombreuses entreprises sont parvenues à survivre en se spécialisant dans la seconde transformation, la fonderie de seconde fusion, la forge par estampage, la coutellerie et la production d’instruments chirurgicaux. Aujourd’hui la métallurgie représente encore le premier employeur du département avec 10 000 salariés dans 225 entreprises produisant des pièces aux formes complexes pour des secteurs de haute technologie comme l’aéronautique, le nucléaire, le pétrole, etc,….
Témoignage de ces 900 ans d’activités métallurgiques en Haute-Marne, Metallurgic Park est aménagé dans une usine qui a fermé au début des années 90. La visite débute par les espaces extérieurs où sont exposées quelques-unes des pièces réalisées récemment par des entreprises locales. C’est là que le minerai de fer était apporté par tombereau, stocké, pilé au bocard et lavé au patouillet.



Metallurgic Park © DR
 Fonte d'art
Des maquettes et des bornes d’information expliquent ces opérations ainsi que la fabrication du charbon de bois qui avait lieu près des forêts où les arbres étaient abattus.
À l’intérieur, la principale attraction est un haut-fourneau de 1834 et grâce à des effets sons et lumière les visiteurs ont l’illusion qu’il fonctionne toujours. Alors qu’ils assistent à ce qui semble être une coulée de fonte s’écoulant dans le creuset, un commentaire détaille le rôle de chaque ouvriers : le maître fondeur, le fondeur, le mouleur, le chargeur.
À côté, le vaste hangar où était entreposé le charbon de bois a été transformé en une salle d’exposition où maquettes et documents évoquent l’histoire métallurgique de la Haute-Marne, le développement et la vie d’un village de fondeurs en milieu rural sous l’Ancien Régime, l’évolution des métiers et des techniques de fabrication employées au cours de siècles. Un large espace est par ailleurs dédié à la fonte d’art.



Minière de Poissons © T.Joly
 Anciennes minières
Cette production emblématique des forges haut marnaises au 19e siècle est illustrée par la présentation de statues et de pièces de mobiliers urbains tels qu’une fontaine Wallace.
Si vous voulez explorer les environs, plusieurs chemins de randonnées permettent de se promener dans la vallée de la Blaise et de jouir d’agréables paysages tout en découvrant le patrimoine architectural des villages, essentiellement des églises et le canal, qui sont désormais des paradis pour les pêcheurs. Les maisons bâties par les usines métallurgiques pour loger leurs travailleurs. Des sites d’ou le minerai de fer était extrait sont également visibles. Le plus impressionnant est situé près de Poisson, à une vingtaine de km et donc plus aisément accessible en voiture ou à vélo. Les collines entourant ce village sont en effet truffées d’anciennes minières de toutes tailles et une plate-forme d’observation permet aux touristes de jeter un coup d’œil dans la plus profonde.


21 Mars 2015
Thierry Joly