Le charme de Marly et Louveciennes

Marly © T.Joly
Jadis appréciés des rois, des nobles et des artistes, Marly-le-Roi et Louveciennes possèdent un important patrimoine historique. Conservant l’aspect et l’atmosphère de petits villages, ce sont des oasis de tranquillité à seulement quelques kilomètres de Paris.

[ Pratique ]

- Yaller
Route
23 km depuis Paris par l’autoroute A13 jusqu’à la sortie 16 puis le N186 et la D386.
15 km depuis Paris par la RN13 via La Défense et Rueil-Malmaison
Train
Train depuis Paris Saint-Lazare ou La Défense, direction Saint-Nom-la-Bretèche, jusqu’à Louveciennes ou Marly-le-Roi.
RER A jusqu’à Saint-Germain-en-Laye, puis bus Connex Veolia N° 10 jusqu’à Marly-le-Roi ou bus Connex Veolia N°1 jusqu’à Louveciennes.
- Se déplacer
Le bus Connex Veolia N° 10 relie la gare de Marly-le-Roi au château de Monte-Cristo.
- Restaurants
Le Village, à Marly
Auberge du Vieux Marly, à Marly
Le Cottage, à Marly
Aux Chandelles, à Louveciennes
- Château de Monte-Cristo
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h du 1er avril au 31 octobre. Ouvert uniquement le dimanche de 14 h à 17 h du 2 novembre au 31 mars.
www.chateau-monte-cristo.com
- Musée – Promenade
Ouvert du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h.
- Informations et visites guidées
Office de Tourisme de Marly-le-Roi
0130616135
www.marlyleroi-tourisme.fr
Petites villes calmes et cossues dont les centres historiques recèlent maisons campagnardes, édifices anciens et châteaux, Marly-le-Roi et Louveciennes semblent à des années lumières de Paris. Une impression renforcée par leur implantation au milieu des bois sur des collines surplombant la vallée de la Seine.


Parc de Marly © T.Joly
 Château de Louis XIV
Pourtant la capitale n’est qu’à quinze kilomètres de là. A la fois proche de Versailles et de Saint-Germain en Laye, ce lieu séduisit Louis XIV. A tel point qu’il décida de s’y faire bâtir un château où il pourrait échapper aux contraintes de la cour. Une résidence secondaire, certes, mais à la mesure de sa grandeur. Le peintre Le Brun et l’architecte Hardouin Mansart imaginèrent pour lui un petit château carré à un étage et une succession de pavillons destinés aux invités aménagés autour de bassins et de jets d’eaux. Un palais qui, à l’époque, faisait l’admiration de l’Europe entière. Malheureusement il n’existe plus. Déserté après la mort du Roi Soleil, remis à la mode par Louis XV durant son règne, il fut ensuite abandonné, converti en filature durant la Révolution et finalement détruit tant il était en ruine. Cependant le vaste parc qui l’abritait existe toujours et se situe à la limite de Marly et de Louveciennes.


Chevaux de Marly © T.Joly
 Superbes sculptures
Très agréable, il constitue comme un trait d’union entre les deux villes. A l’intérieur rien ou presque ne subsiste des bâtiments et des aménagements d’antan. Uniquement une grande pièce d’eau entourée d’ifs et de pelouses où les habitants du voisinage viennent se faire bronzer en été et quelques sculptures. Ce sont pour la plupart des copies, comme les deux plus célèbres, les Chevaux de Marly, réalisés en 1701 par Coustou. Les originaux sont dans l’une des cours du Louvre. Représentant deux destriers cabrés tenus par des palefreniers, elles sont placées au-dessus de l’Abreuvoir, bassin qui recueillait les eaux du parc et où les habitants avaient le droit de venir faire boire leurs chevaux. Difficile donc de se faire une idée de la splendeur passée du domaine royal. Pour cela il faut se rendre à l’ancienne entrée principale du parc, facilement reconnaissable car c’est la seule qui garde ses grilles d’origine.


Château du Pont © T.Joly
 Sept châteaux
Là, le petit mais très intéressant Musée – Promenade fait revivre les lieux à travers maquettes, peintures, sculptures et mobilier. Il présente aussi la Machine de Marly, inaugurée en 1684, qui grâce à des pompes à piston mues par 14 roues à aubes de 12 m de diamètre prélevait l’eau de la Seine pour l’amener 154 m plus haut. De là, un aqueduc encore debout sur 650 m alimentait les palais de Versailles et de Marly. Un exploit technologique pour l’époque qui lui valait le surnom de 8e merveille du monde.
L’attrait des nobles pour le site n’a cependant ni commencé, ni prit fin avec le règne de Louis XIV. Louveciennes compte ainsi sept châteaux édifiés entre le 14e et le 19e siècle. Le château de Prunay, de la fin du 17e siècle. Le plus ancien, le château du Pont, qui date en partie du début du 16e siècle, est entouré d’un fossé rempli d’eau qu’enjambe un pont. Ce qui lui donne un air médiéval inhabituel en banlieue parisienne.



Pavillon de Musique © T.Joly
 Un immense domaine
Remanié à la fin du 19e siècle, le château de Beauséjour est aujourd’hui l’Hotel de Ville tandis que le château de Voisins, ancienne demeure de la petite fille de Louis XIV, la princesse de Conti, est devenu un centre de formation de la banque BNP Paribas. Quant au château de Vernes, de nos jours appelé Maison de L ‘Etang, il sert de cadre à des expositions. Situé dans le parc de la ville, le château de Louveciennes, aurait selon certains servit d’atelier à la peintre Elisabeth Vigée Lebrun. Et enfin, le plus célèbre, le château de Madame du Barry, favorite de Louis XV, à qui le roi donna un immense domaine descendant jusqu’à la Seine. S’y trouvait la résidence des ingénieurs en charge de la Machine, qu’elle agrandit de deux ailes, et elle dota les jardins de plusieurs édifices d’agréments dont un ravissant pavillon de réception. Des édifices qui appartiennent tous à des propriétaires privés et sont la plupart du temps fermés au public. Cependant l’Office de Tourisme y organise régulièrement des visites guidées.


Marly © T.Joly
 Peintres Impressionnistes
A Marly, le château ayant disparu le patrimoine monumental se limite à quelques hôtels particuliers et à l’église Saint Vigor, l’ancienne paroisse royale, construite par Hardouin-Mansart dans un sobre style classique.
Par contre, tout autour, maisons campagnardes et vieilles demeures composent un centre historique d’une homogénéité et d’un charme rares en région parisienne. Une invitation à la promenade avec pour se relaxer ou se réchauffer plusieurs restaurants et salons de thé.
Les deux villages ont également inspiré plus de 120 toiles aux peintres impressionnistes, en particulier à Renoir, Sisley, Pissaro et Jeanne Baudot qui y ont habité. Un chemin balisé permet de suivre leurs pas et des reproductions de leurs toiles ont été installées à l’endroit même où elles ont été réalisées. Mais ils ne sont pas les seuls artistes ou personnages célèbres à avoir succombé aux charmes de Marly et Louveciennes.



Château de Monte-Cristo © T.Joly
 Résidence d’Alexandre Dumas
Les écrivains Proust et Maupassant, le sculpteur Aristide Maillol, le dramaturge Victorien Sardou, et le maréchal Joffre, vainqueur de la bataille de la Marne en 1914, y ont aussi résidé. Et l’on peut ajouter à cette liste Alexandre Dumas, l’auteur des « Trois Mousquetaires ». De 1844 à 1847 il s’est en effet fait bâtir un château de style Renaissance sur le territoire de la commune voisine de Port Marly. Baptisé Monte-Cristo du nom d’un de ses romans à succès, il conserve un étonnant et ravissant salon mauresque. Cependant, il est aujourd’hui avant tout un musée qui retrace sa vie, son œuvre, ses voyages et ses innombrables conquêtes amoureuses à travers des affiches, des livres, des photographies et des documents d’époque. Il est entouré d’un parc à l’anglaise de 3 ha parsemé de grottes et de rocailles où s’élève aussi un curieux édifice que l’écrivain appelait le château d’If et qui était son cabinet de travail.


Maison de Mme Renoir © T.Joly
 Promenades en forêt
Mais pour les amoureux de promenade dans la nature il y a encore mieux avec la forêt de Marly. Jadis terrain de chasse des rois de France puis des présidents de la République, elle couvre 2 000 ha et est parcouru par plusieurs sentiers conduisant à des points de vue ou aux ruines de bâtiments historiques tels que la forteresse de Montjoie, l’abbaye de Joyenval ou le Désert de Retz, une folie créée au 18e siècle. Pour une part fermée au public, elle abrite aussi des sangliers, des chevreuils et un autre monument peu ordinaire, le télégraphe de Chappe. Datant de 1798 il s’agit du second des 55 télégraphes optiques construits pendant la Révolution pour relier la ville de Brest au Ministère de la Marine à Paris afin de prévenir rapidement le Gouvernement d’un éventuel débarquement anglais en Bretagne.

07 Mai 2011
Thierry Joly 





[ Un bijou ]

En 1771 Mme du Barry fit édifier un pavillon aujourd’hui appelé Pavillon de Musique dans les jardins du domaine que lui avait donné le roi Louis XV. Destiné à accueillir des réceptions et à recevoir des invités, il fut construit par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux dans un style néoclassique sur une terrasse dominant la Seine et offrant une superbe vue qui va jusqu’à La Défense. Remanié au début du 20e siècle, avec l’ajout d’un premier étage et de salles souterraines, il a fait l’objet d’une rénovation exemplaire entre 2003 et 2005. Peintures, dorures, boiseries, ferronneries, miroirs, stucs,.. L’intérieur est aujourd’hui presque identique à ce qu’il était le jour de son inauguration. Comprenant des copies d’époque de peintures de Boucher et Fragonard, la décoration des pièces traduit le goût de Mme du Barry pour les arts et la musique. Un véritable joyau du 18e siècle.
Le Pavillon de Musique n’est pas ouvert au public mais l’Office du Tourisme y organise plusieurs fois par an des visites et des concerts de musique classique. Par ailleurs, la société qui le possède le loue pour des séances de photographies de mode, des tournages de films, des réceptions et des mariages.
Renseignements : 0142220289

www.pavillondemusiquedubarry.fr